Ceux qui en ont déjà parlé disent que c’est l’une des très belles aubaines de la rentrée. Faut dire qu’à la vue de la tarte au chocolat sur le site de mon amie Estérelle… Ni une ni deux, la réservation était faite. Vendredi dernier au déjeuner donc, j’occupais une petite table d’Abri. Oui, les tables de bois blond sont petites, juste de quoi mettre une corbeille de pain (délicieux soit dit en passant), une carafe d’eau, un téléphone et deux assiettes. Dans ce décor brut et lumineux (murs un peu grattés, bois brut et luminaires bien placés), tout est assez petit en fait, la salle étroite, la cuisine positionnée au milieu (la pâtisserie est installée à l’arrière) et toute une équipe japonaise qui s’active, en silence, sauf quand il s’agit de vous introduire les plats, ce que l’on sent parfois difficile (on aurait presque envie de finir les phrases à leur place, tant cela semble douloureux). Ce qui fait courir en tout cas, c’est le menu à 22 € pour ce qui semblait être en photo des bijoux de plats et une cuisine « française » entre les mains de Japonais…
Carré de maquereau mariné pour commencer. Une chair dans laquelle les dents s’enfoncent sans résistance. Fait assez rare à ce point, à mesure qu’elles s’enfoncent, mes dents sentent le soyeux de la chair du poisson tant c’est doux et moelleux. Le poisson est légèrement mariné au citron et s’accompagne de fins condiments, type concombre, fleurs, un enchantement !
Tomates de différentes couleurs (et de différentes textures et goûts), amandes effilées grillées, huile avec une pointe d’herbe (je ne sais plus laquelle) et pointes de coulis de tomate assez sucré dans le fond qui donne une note inattendue. Sur le dessus, c’est une chips de « pizza », sorte de fine pâte à pain grillée et croustillante au parfum de tomate. Petite claque, je vous jure.
Et c’est là que ça se corse parfois au restaurant… On est tellement parti dans les hautes sphères de l’extase avec une ou plusieurs entrées, que parfois le plat fait aussitôt retomber. Lieu jaune délicat ici, avec son émulsion crémée-beurrée, ses échantillons de légumes (ça pourra paraître à certains un poil léger), dégustation agréable, mais pas avec autant d’éclat que les entrées, attendons de déguster la tarte au chocolat…
Oh, ça a changé (pourtant j’en ai vu une servie à côté), qu’importe, j’adooooooore la tarte tatin et c’est un dessert que je n’ai plus l’habitude de déguster au restaurant. Petite part extra, dense en goût, en texture, ça envoie (pâte feuilletée et pommes très caramélisées, je crois que la photo parle d’elle-même). Glace à la vanille terrible et caramel blond foncé, un peu épais, bien collant et fort en goût. Ohhh que c’était bon.
Donc formule à 22 € le midi, le soir, je crois que c’est autour de 38 €, j’étais tellement enthousiaste que j’ai essayé de réserver pour le lendemain soir, mais c’était déjà complet.
Abri, 92 rue du Faubourg Poissonnière, 75010 Paris, 01 83 97 00 00, métro Poissonnière
Merci pour cette chronique,c’est le restaurant qui fait le buzz en ce moment,mais ce qui m’as toujours fait hésiter à réserver c’est la taille des portions vu en photo
Merci pour ce billet. Nous partageons joyeusement ce point de vue, le diner sur lequel nous avons écrit est à la hauteur et « Chrisdesinape »… aucune hésitation, on ressort sans la faim 🙂
…et bien la liste des réservations doit être longue; merci pour cette critique, qui fait super envie!
– chrisdesinape, je peux comprendre, l’amie qui m’accompagnait trouvait cela un peu juste, moi non (ou peut-être le plat), mais à ce prix et avec cette qualité, sincèrement, avec une ou deux tranches de pain délicieux, c’était parfait.
– jack et walter, nous sommes d’accord.
– lilizen, effectivement, je pense que pour le soir, ce doit être plus compliqué de décrocher une table sans s’y prendre assez longtemps à l’avance.