Ara Chocolat est un atelier boutique qui traite de chocolat et je dois dire comme je l’ai rarement vu. Le jour de ma venue, l’artisan d’origine vénézuélienne Andres Zakhour était derrière la vitrine, vêtu de sa veste de chocolatier et marqué au front par une trace de chocolat. Quand je me suis retrouvée face à lui, j’ai eu comme une envie de lui signaler et en même temps, je trouvais la situation cocasse. Après tout, il était bien naturel que le chocolatier ait du chocolat sur la figure. La petite boutique dispose d’un décor très succinct : une vitrine garnie de bonbons de chocolat, des étagères de tablettes et de fruits secs enrobés de chocolat, des caisses de fèves de cacao et c’est à peu près tout. Ah si, il y a la porte qu’on devine s’ouvrir sur le labo et d’où s’échappent des parfums divins. Car ici, on s’occupe du chocolat depuis la fève de cacao, celle reçue du Venezuela, du Pérou, de Colombie et quelques autres pays selon les arrivages et surtout « la fraîcheur » m’indique le chocolatier. Étapes de torréfaction, transformation et recettes, les chocolats qui sont proposés sont à part. Du chocolat noir uniquement et proposé selon les origines (pays, région, pourcentage de cacao), des ganaches sans produit laitier, des pralinés maison et aucun additif (ce sont donc des chocolats vegan). C’est à dire que le chocolat qui sert aux tablettes ou à l’enrobage est préparé à partir de cacao, de beurre de cacao et de sucre de canne non raffiné, c’est tout.
Voici les bonbons que j’ai choisis. Rien qu’en les approchant de votre nez, vous sentez… Des arômes de cacao intenses et frais, ce qui n’est pas si courant… Je vous laisse vérifier avec les chocolats dont vous disposez à portée de main. Les recettes sont variées, sésame (au goût intense de tahiné, avec une pointe d’halva, moi j’en raffole), praliné noisette goûteux, amande et pâte d’amande comme on en a rarement l’occasion d’en goûter (avec des morceaux et de la mâche), caramel un peu épais (là encore différent des autres), ganache à la fève tonka, ganache à la maniguette (aux accents de poivre)… La force du chocolat est toujours là et selon les recettes se trouve rehaussée de goûts d’épices ou de fruits secs et de différentes textures. Un travail du chocolat précis et différent.
J’ai également pris une tablette, suite à la dégustation proposée par le chocolatier (il n’y a rien de tel pour déclencher l’acte d’achat), le Tolita de Colombie à 72 %. Beaucoup de fraîcheur, de la complexité avec son goût de fruit, un peu d’acidité et une solide longueur en bouche. C’est un chocolat qui m’évoque la fraîcheur procurée par le mucilage qui entoure la fève sortie de la cabosse et que l’on met en bouche, cette chair blanche et juteuse au goût de fruit. J’avais eu la chance d’en goûter une il y a 7 ans sur une plantation de cacao en Équateur alors que j’accompagnais le chocolatier Pierre Marcolini (soyez indulgents, c’était mon premier film). C’est une sensation à part.
Ara Chocolat, 54 rue de Dunkerque, 75009 Paris, 06 70 09 87 75, métro Anvers, Barbès-Rochechouart. Je viens de voir sur Facebook que la boutique était fermée jusqu’à samedi. Il va donc vous falloir attendre ce week-end pour découvrir !