Si vous avez eu l’occasion d’aller Au Gourmand, 22 rue de Vaugirard, dans le 6e, dites-vous qu’en déménageant leur adresse, les deux gourmands que sont Hervé de Libouton (le maître d’hôtel) et Christophe Courgeau (le chef), n’ont pas fait bougé leur concept d’un iota : gourmandise à haute dose, service sophistiqué et une pointe de folie douce insufflée par Hervé dans ses conseils prodigués avec éloquence. Lorsqu’un maître des lieux, dans un phrasé impeccable, une distinction sans faille, réussit à vous faire vous sentir à l’aise (alors que vous êtes en tongs, qu’il faisait chaud ce jour là et que vous aviez initialement prévu d’aller dans un snack rigolo), pour moi, c’est gage de qualité d’âme, de générosité et de professionnalisme. Le décor a des allures de théâtre à l’italienne, des rideaux de velours rouge épais, des trompe-l’oeil et une collection de tableaux assez lugubres dans le style Comedia del Arte, les hommes d’affaires semblent peu s’en soucier (de mes tongs non plus, ouf !), on sent que le gourmand sommeille en eux et qu’il ne tend qu’à se défaire de toutes ces convenances. La convenance exigerait que je ne touche ni au pain ni au beurre en ce début de repas, mais le maître des lieux insiste ! Regardez ce qui m’attend…
Un pavé de beurre que Monsieur Bordier dédie au Gourmand (le G de Gourmand), so chic ! Le pain est de Monsieur Poujauran, imaginez les deux réunis… la croûte du pain est noircie et avec les notes de beurre fin, c’est à tomber. Trêve de mise en bouche, passons à l’entrée.
Cappuccino d’oseille versé sur des navets nouveaux encore croquants et tout autour d’une crème de foie gras caramélisée (avec la touche de caramel cassant dessus comme la crème brûlée). Les légumes de Joël Thiébault (et oui, toutes les stars des produits sont présentes !) sont bien mis en valeur dans cette opposition de textures et de goûts.
Dos de dorade royale cuit presque rosé et en même temps caramélisé sur les côtés (vous êtes prévenu, si vous le préférez plus cuit, il suffit de leur dire au moment de la commande), patates douces fondantes, gros câpres, mini croûtons, fleurs acidulées, le tout cache une fondue d’arroche rouge exquise, cela ressemble un peu à des épinards en plus délicat, moins âpre.
Fermé le dimanche et le lundi, formules déjeuner : 28 € et 32, menu tout légumes : 30 € et menu carte le soir : 36 €
Au Gourmand
17 rue Molière
75001 PARIS
T 01 42 96 22 19
Métro Palais Royal, Pyramides
Tags Technorati : au gourmand, restaurant chic, table a decouvert
Dommage, j’habite trop loin..!
Je n’en ai entendu dire que du bien. Et mon petit doigt me dit qu’on devrait le voir dans le Figaroscope très bientôt sous la plume de Rubin. Demain ?
Hummm… ça a l’air bien bon tout ca ! Bref, il faut y aller.
C’est vraiment une jolie ouverture, mais il y a quand même les tableaux qui me font frémir…
je suis allée ce midi, et j’ai trouvé
très bon,le maître et le serveur très attentionnés, ils m’ont accueilli á merveille .les tableaux font peur c’est vrai.
Ton clin d’oeil aux tableaux me fait rire… Pour ceux qui veulent en avoir un aperçu, A nous Paris de cette semaine montre un extrait de mur…
Pour « Chroniques du Plaisir », Y’a pas que le Figaroscope dans la vie…A Nous Paris est bien souvent mieux renseigné sur les ouvertures récentes. La preuve avec Au Gourmand. C’est paru dans A Nous Paris et quelques jours après dans le Figaroscope.
Suivant tes conseils avisés, j’y ai diné hier soir.
J’ai testé la mousse de jeunes poireaux sur lit de tourteau avec dés de betterave blanche et un petit goût de gingembre pour relever tout ça, puis une côte de cochon avec des petits légumes, et pour finir une brioche façon pain perdu avec glace aux pistaches de sicile et cerises amarena. Et pour finir des petites orangettes à tomber par terre.
Merci encore pour le conseil!
Terrible ! Tout a l’air délicieux en effet, merci pour ton commentaire. Et c’est avant tout un plaisir pour moi…
Pour ma part, assez décevant.
La tourte de canards croisés était peu raffinée. La quantité de foie gras à l’intérieur de la tourte était risible. La garniture à savoir une salade vinaigrée était peu recherchée. En dessert, le soufflé aux agrumes confits était trop sucré. Je ne l’ai pas terminé.
Cependant, le service à table est correct et professionel mais manque toutefois de naturel.
Peut mieux faire…
moi aussi, j’y suis allé, mais pour le menu gourmand du Michelin auquel ce restau participait. sans doute mon meilleur moment pour l’instant des menus gourmands, car jusque là, c’était pas top. mais Au Gourmand, j’ai trouvé cela divin: les asperges vertes étaient énormes, les truffes étaient vraiment des truffes du Périgord et pas ce foutu champignon de Chine sans gout, les ris d’agneau étaient cuits à la perfection avec des morilles bien fermes, et le dessert à la rhubarbe avait une belle acidité compensé par un sorbet au fromage blanc. comme quoi on ne peut pas plaire à tout le monde, c’est comme la mode! à chacun son bon gout. en tout cas, moi, je conseille vivement ce restaurant et merci encore à Caroline Mignot pour cette belle découverte.
Durand, Louis, comme quoi, tous les goûts sont dans la nature…
Et je suis ravie de savoir qu’un menu spécial Michelin est bien, car ce que j’ai vu de mon côté ne m’a fait grand effet (finalement, on commande ce qu’il y a à côté, non ?). Vos mots, Louis, mettent en appétit aussi, merci.