Depuis Rice & Fish il y a quelques années, je ne crois pas avoir testé de nouveau restaurant mono maki à Paris. Jusqu’à ce qu’une amie me parle de Blueberry et que je vois en photos les petits ogres gonflés au riz et aux couleurs qu’elle avait choisis. De gros makis, à la bonne tenue et à la composition qui fait saliver, j’étais tentée. Réservation faite vendredi soir dernier chez Blueberry, 6 rue du Sabot, Paris VIe. Un comptoir aux allures japonaises dans l’entrée précède des salles et un bar à la lumière plus ou moins tamisée, rosée, diffuse (personnellement, je préfère voir nettement ce que je mange, je privilégie donc toujours la table ou la salle la plus éclairée). Mobilier contemporain, banquettes et coussins confortables, couleurs, gaieté, le lieu porte bien son nom de Blueberry Maki Bar, l’empreinte de bar et de lieu de nuit plane juste un peu. A la carte, c’est une succession de maki dont les noms ont des références asiatiques, de l’humour et dont le détail fait bien envie. Si quelques associations d’ingrédients vous paraissent insolites, étranges, voire limite incongrues, laissez-vous aller à une gourmandise plus primaire (riz, mozzarella fumée et bonite séchée, oh oui) et ça marchera.
Voici la première fournée de maki au saumon, à la mangue, à la framboise, au yuzu, avec une sauce un peu relevée. En bouche, cela fait de grosses bouchées qui se dégustent avec un peu de sauce soja et du gingembre frais émincé, des notes fraîches de fruit, un peu de chaleur dans la gorge avec le piquant, c’est bon.
Maki sans riz, mais roulés dans une fine galette, avocat, thon, épinards (? Feuilles vertes en tout cas), sésame et crème de sésame en assaisonnement. Onctuosité de l’avocat, moelleux du poisson, suavité du sésame, c’est bon.
Attention les yeux à la lecture de ce qui suit et à la vue de ces maki explosifs, maki à la mozzarella fumée que je sens plus comme de la burrata crémeuse personnellement et croustillant de tempura, avec quelques grains de sésame et de la bonite séchée sur le dessus, ça semble décousu et en bouche, c’est assez bourratif (je n’ai pas essayé de déguster un maki en plusieurs fois), mais ça se mâche dans des notes de crème acidulé, ça colle un peu avec le riz, ça croustille, ça fume et c’est délicieux.
Pour finir, des mochi glacés que j’ai choisi au thé vert et « fleur de cerisier » plus au parfum d’amande selon moi. Les deux petits objets sont enrobés d’une fine couche de pâte de riz collante et moelleuse et garnis de glace, rafraîchissant et délicat.
A la carte, il faut compter entre 12 et 15 € l’assortiment de maki (toujours par six). A deux, nous avons pris cinq assortiments en deux fois. J’aimais bien l’idée de les accompagner d’un cocktail pour rester dans l’esprit du bar (au saké et au martini blanc). Il faut alors compter pour un dîner maki/dessert/cocktail une addition de 50 €. Comme toute dégustation de maki (ce qui signifie pas de découpe dans l’assiette ou autre puisque tout est prêt à être avalé en six bouchées), cela va assez vite, donc n’hésitez pas à commander en plusieurs fois et à faire durer le plaisir.
Blueberry, 6 rue du Sabot, 75006 Paris, 01 42 22 21 56, métro Mabillon, Saint-Sulpice