Un caviste ultra gourmand pour passer quelques jolies soirées arrosées (et au vin naturel). La salle de blanc vêtue, le jazz épuré et très saxophoné, les casiers de bouteilles et les luminaires créés par le frère du patron (qui en fait un minimum côté amabilité, je vous mets au défi de voir chez lui plus d’une expression) mettent en appétit. Si vous êtes 2, 3 ou 4, prenez place à l’une des petites tables en bois, si vous êtes 6 et plus, réservez celle à l’allure table d’hôte, large et bordée de banc en bois, elle vous donne l’illusion d’être chez vous. En semaine, on profite de la formule unique, de ses 2 entrées et de ses 2 plats, sincères et savoureux, ce soir-là, ils ont tous droit à la compagnie du gras (huile ou beurre, ça dépend du mets). Démonstration :
Un bouillon beurré (si, si, c’est possible. Vous savez quand après chaque cuillerée, il vous reste un peu de gras sur les lèvres, les lèvres qui glissent, vous voyez ?), des moules fermes et savoureuses, quelques feuilles d’épinards bien fondues, une gambas délicieuse et ces pistils de safran dispersés sur les moules qui sait si bien les sublimer.
Une poêlée de pleurotes et quelques copains, avec sa noix de beurre, sa bonne dose de persil et d’échalotes, ses saveurs bien marquées, mais cette cuisson qui a manqué de mordant. On les préfère avec plus de prise d’assaut par le feu et de caramélisation. Là, ils ont eu le temps de lâcher un peu d’eau.
Une poêlée de supions à la tomate gourmande à souhait, presque confits, avec toute la mâche nécessaire, les tentacules qui vous restent dans les dents et bien sûr, la pointe de gras visible à l’écran.
Un paleron de boeuf assez moelleux, des légumes coupés fins délicieux (carottes, navets, poireaux, courgettes), qu’on sent cuits à l’eau et poêlés au beurre quelques secondes (c’est vrai, ça donne du goût et de l’expression) et une vinaigrette d’herbe juste devant vous qui donne un poil d’acidité avec le vinaigre et le côté herbacé.
Avec ceci, nous avons découvert un grenache gris, qui se situe entre le blanc et le rosé, quelque chose d’insolite et de gourmand à l’apéritif, nous avons continué avec un bourgogne aligoté et un vin d’oc au nom amusant, je ne m’en souviens pas, c’est pertinent…
La formule en semaine, 2 entrées et 2 plats : 28,50 € (en dessert, il y avait un fondant au chocolat qui ajoute quelques euros à la note finale), les verres de vin : entre 3,50 et 4,50 € et le week-end, c’est à la carte que ça se joue.
Chapeau Melon
92 rue Rébeval
75019 PARIS
T 01 42 02 68 60
Métro Pyrénées
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« On les préfère avec plus de prise d’assaut et de caramélisation »
Chère Caroline,
Vous n´étiez sans doute pas née, mais en 1971 (ou douze), nous eûmes l´honneur de voir en operture â Lyon « La Grande Bouffe », film qui relatait la recherche du denier assaut culinaire.Personnelement, je n´aimai pas (trop de sirop un peu partout…); mais des amis de la LCR me disaient que c´était un film révolutionnaire (l´autodestruction bourgeoise).Je répondis qu´il fallait savoir distinguer entre un char Dassaut, un Assaut, et un assaut culinaire.
Assaut:
A.− Attaque vive et soudaine, coup de main offensif.
1. MILIT. [L’obj. désigne une place de guerre, une ville fortifiée, tout lieu dans lequel l’ennemi est assiégé] Opération finale d’un siège, qui consiste à entrer de vive force dans la position ennemie :
1. Une caserne des suisses était à deux pas; la compagnie avait reçu ordre de se tenir sous les armes dès le matin; investissement, escalade, assaut, tout se fit dans les règles.
Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 2, 1842, p. 342.
« Vous savez quand après chaque cuillerée, il vous reste un peu de gras sur les lèvres »
Des lèvres luisantes, Caroline, c´est de l´érotisme…, espèrons que la caserne de suisses Sainte-Beuvienne ne vous ait pas trop remarqué.;.
Et bien en tout cas le rapport qualité/prix me semble des plus agréables! deux entrées/deux plats je n’avais encore pas vu pareille formule!
L’assiette de supions (malgré le petite sauce huileuse!!) a retenu mon attention tout comme ce petit vin « grenache gris » que tu décris si bien!
Sopadeajo, c’est exactement ça ! Assaut = attaque vive et soudaine du feu, les champignons en auraient été honorés. Quant à la suite, il y est toujours question de bonne chère.
Eliz, le rapport qualité prix est non négligeable, il est vrai.
Chère Caroline,
Merçi pour ce ‘ Chapon Melon’ qui est un chaleureux et incontournable bistrot dans le coin. Dans le même quartier, j’ai découvert ‘Au Relais des Buttes Chaumont’ au 86 rue Compans, 75019 avec son menu à 34 euros, de très bon rapport qualité/prix pour des plats traditionnels, une très belle carte des vins (un peu chers mais très bons) et avec comme atouts de charme : une cheminée pour l’hiver, et une très jolie terrasse pour l’été (en ce moment c’est l’idéal!), à deux pas du jardin des Buttes Chaumont. Courrez-y!