Le carrelage fait date, les poutres perchées ici ou là vous réchauffent de leur vieux bois, les tables en formica sont de toutes les couleurs. Quant aux murs jaune citron, ils reflètent une lumière tout droit sortie des 60’s. Ici, on veille à ne pas trop déranger le rétro. Georgette, en tenue de cuisine, passe de table en table et dispense de timides sourires, tandis que les serveuses et les partitions de jazz se relaient pour vous faire la belle vie. La cuisine est étrangement axée sur les entrées, les légumes de Joël Thiébault (la star des maraîchers, établie à Carrières-sur-Seine) sont en vedette et les fraîcheurs de saison s’ajoutent au crayon à papier dans un coin de la carte (ce jour-là, les coquilles Saint-Jacques en provenance d’Erquy).
Une poêlée de légumes, artichauts odieusement fondants et fenouil presque confit, le tout parsemé d’une roquette pour le moins rustique (rien à voir avec celle toute calibrée que l’on trouve chez les primeurs coquets ou au Bon Marché), les feuilles partent dans tous les sens et le côté poivré relèvent délicieusement les légumes poêlés.
Je ne peux pas m’empêcher de vous parler du velouté de topinambour au curry, goûté dans l’assiette voisine, un délice de crémeux (c’est sûr, Georgette n’a pas lésiné sur la crème) et de note sucrée, qui ruse sur la toute fin avec le retour du curry (ça vous allume les papilles).
Foie gras poêlé au pavot et sa salade de feuilles sauvages. Les petites escalopes de foie gras croustillent, légèrement saupoudrées de pavot, elles sont encore plus craquantes. Quant aux pousses de salade, elles ont du goût, mais badigeonnées d’huile comme elles le sont, c’est la note de gras en trop avec le foie gras qui fond en direct dans l’assiette.
Un sablé assez beurré (je sais, ça fait beaucoup de gras dans le repas), posé sur une boule de glace au caramel au beurre salé, auréolée de chocolat chaud, le dessert typiquement régressif et très gourmand.
Il y a quelque chose qui m’échappe quant aux prix, c’est la différence
entre le prix des entrées, des plats et des desserts, il n’y en a
quasiment pas… Les entrées oscillent entre 8 et 12 €, les plats entre 10 et 12 € et les desserts entre 9 et 11 € (ces derniers ne sont pas donnés, donnés). Bref, comptez entre 30 et 35 € le dîner. Le tout accompagné d’un pichet de côtes du rhône extra (costaud, vif et sur le fruit, une gourmandise).
Chez Georgette
29 rue Saint-Georges
75009 PARIS
T 01 42 80 39 13
Métro Notre Dame de Lorette
Tags Technorati : chez georgette, bistro, table a decouvert, joel thiebault
les artichauts n’ont pas l’air « maison », je me trompe ?
Simple illusion d’optique, c’est du frais, pour sûr !!!
L’entrée pleine de fraîcheur a retenu mon attention!
Chez Georgette, un accueil chaleureux et sans chichi, une cuisine française digne d’une très bonne table familiale et un prix très raisonnable.
Beaucoup de restaurants devraient prendre exemple.
Note : Très bien.