Hier, j’ai fait un aller retour à Angers pour donner mon dernier cours aux étudiants du Master 2 Gastronomie, Vin et Tourisme sur l’écriture et la critique gastronomique. Si le premier cours était consacré à la technique, le second s’est déroulé au fil des corrections et lectures des travaux qu’ils avaient à réaliser (une critique d’un produit, d’un plat et d’un restaurant). Grâce à un partenariat avec une université de Canton, de nombreux étudiants chinois font partie du cursus et j’avoue avoir découvert de fascinantes différences entre Français et Chinois dans le style, la sensibilité et l’approche de la gastronomie. Bref, le cours ne commençant qu’à 14h, j’avais le temps de découvrir une table d’Angers. Avant le premier cours il y a quelques semaines, je m’étais cassée le nez devant un bistrot joyeusement signalé par des guides, mais en travaux ce jour-là. Hier, j’étais mieux armée du coup et me suis présentée Chez Rémi, 5 rue des Deux Haies en plein cœur d’Angers. L’ambiance de bistro moyenâgeux avec sa grande cheminée dans laquelle se tiennent de beaux flacons, ses poutres apparentes, ses pierres, ses dessins de gibiers aux murs se trouve vite revigorée par la jeunesse de l’équipe, des cadres plus décalés et quelques morceaux de rock et pop d’aujourd’hui bien sentis. L’ardoise est blanchie d’une formule à 18 € au déjeuner deux plats et 21 € pour les trois.
Les côtelettes d’agneau fermier, dodues, tendres et parfaitement saisies sont accompagnées d’une embeurrée de chou, d’une purée de pommes de terre et de quelques légumes en plus. Le jus de cuisson est délicieux, je ne cesse de tout tremper dedans (légumes, chair). Plus j’avance dans les légumes et plus je me dis que quand même ils sont sacrément bons, le chou juste assez beurré est naturellement sucré et carotte, navet et pommes de terre sont très goûteux. J’apprendrai plus tard que le restaurant fonctionne avec les légumes bio de son potager, Le Potager de la Grille, installé à quelques kilomètres…
A la carte, il y a une crème brûlée à la bergamote, une feuilletine au chocolat, un fromage blanc fermier. Non, une fois n’est pas coutume, c’est café gourmand. Le morceau de feuilletine au chocolat révèle une ganache très fraîche avec un socle de feuilletine (base de crêpes dentelle qui croustille énormément) servi dans un petit pot de crème anglaise encore tiède et d’une délicatesse et d’un vanillé délicieux. Mini moelleux au chocolat avec la noisette torréfiée par la cuisson, caramel qui fond et colle aux dents, boules de pâte d’amande très légèrement biscuitée et cigarette russe qui me réconcilie définitivement avec le genre (je n’en avais pas goûté depuis la version industrielle terriblement sucrée et grasse d’huile), ô quel bonheur, j’ai envie de repartir avec une boîte pleine tellement c’est bon.
De la chaleur, de la gentillesse et la simplicité des choses bien faites, je ne pouvais pas trouver mieux en ce mardi midi plongé dans un crachin froid. Oh si, j’aurais bien voulu accompagner ça d’une bonne bouteille de vin. Il semble que la maison soit connaisseuse. En tout cas, tout le long du repas, j’ai pu admirer la façade rouge du caviste Le Cercle Rouge situé en face qui appartient aussi à Rémi et qui disait « pour une bouteille de vin blanc, 6 huîtres offertes et pour une bouteille de rouge, une terrine », j’adore ce genre de négociation. Formules à 18 et 21 € au déjeuner, menu à 29 € le soir.
Chez Rémi, 5 rue des Deux Haies, 49100 Angers, 02 41 24 95 44
Merci pour ce billet.
Vous avez précisément compris ce que nous essayons de faire au quotidien !
Ce qui est rare dans les blogs ou les critiques.
A bientôt peut-être ?…
Rémi
Merci Rémi, je ne manquerai pas de revenir chez vous à mon prochain cours à Angers dans le cadre de la formation de Olivier Etcheverria 😉