Lors de mon premier post sur ce restaurant qui n’a encore que quelques mois (c’était ici), on peut dire que les commentaires y sont allés bon train, des mécontents, des énervés, des enthousiasmés, il y a de tout, certains jusqu’à me faire douter. Et puis à l’occasion d’une interview dans le quartier vendredi dernier, j’ai déjeuné chez Claude Colliot au débotté. Menu à 34 €, entrée-plat-dessert-eau à volonté (Fresh)-café, allez hop, on y va.
Crevettes bleues, qui ne comptent pas l’ombre d’une cuisson, coulis de mangue, quenelle d’avocat écrasé et coriandre et tranche de mangue verte (? difficile à dire au goût et à la texture) en premier plan. Toujours est-il que les crevettes vous retournent avec leur texture fondante, leur côté visqueux, mais délicieux.
Raie fondante, légèrement parfumée à l’huile de noisette (un raccourci amusant lorsqu’on sait que la raie s’accompagne traditionnellement de beurre noisette, depuis que le beurre noir est interdit ;-), coulis de roquette, herbes, pousses, radis émincé et petite purée de navet jaune. Un plat léger, subtile.
Légumes roses al dente, radis, navets, plein de jus, d’amertume et de printemps, lorsqu’on arrive au fond, on se rend compte que le jus rose est aussi délicieux, on n’en laisse pas une goutte en fait. Impossible d’avoir l’explication de la part du chef, si ce n’est un autre fond de cuisson qui aurait servi à la cuisson des légumes.
Les premières jolies fraises, d’un rouge sang, acidulées comme il faut, elles sont juste enrobées d’un sirop infusé d’un poivre noir singulier (je ne sais plus son nom). Fraîches, juteuses, elles s’accompagnent d’une quenelle de crémeux de chocolat blanc, tendance régressive.
Sincèrement, je me suis régalée. Cette cuisine simple en apparence camoufle dans ses entrailles bien des subtilités. On peut passer à côté, en la pensant évidente, faiblarde, sans reliefs. Moi c’est le contraire, je pense qu’à vouloir garder son intimité, elle se fait plus complexe qu’il n’y paraît, et qu’elle sait régaler qui veut bien la chercher. Peut-être une cuisine qui avoue sa part de féminité ?
Claude
Colliot, 40 rue des Blancs-Manteaux, 75004 Paris, 01 42 71
55 45
les fraises au poivre.dommage que l’on ne sache pas le nom.
waouh, ça a l’air super bon.