Coq Rico

8 Fév 2012 • 750181 commentaire

Sur les hauteurs de la butte Montmartre, la nouvelle adresse signée Antoine Westermann (déjà auteur de Mon Vieil Ami et de Drouant, l’une de mes adresses favorites, expressément pour le poulet frites du dimanche) est vouée à la volaille. Avec variations, alternatives, me demanderez-vous ? Pas du tout ! De la volaille et rien qu’elle au menu. Et pourtant, le chef réussit le tour de force d’une carte en rien redondante. Au contraire, elle s’amuse, entre tournures de naguère et plats contemporains. Tous les abats sont là, les oeufs joliment déclinés, les bouillons, les terrines et pâtés, les foies gras (d’oie, pour les amateurs, il est devenu très rare dans les restaurants aujourd’hui, me dit le chef), les vedettes rôties (servies entières, à partager à 2 ou 4, j’aime bien l’idée, avec frites ou gratin de macaroni), les associations volaille-crustacés ou coquillages… Le tout dans un lieu au charme de maison de bord de mer, avec le parquet clair, le bois blanchi au plafond, le calme régnant et la pointe de bourgeoisie, je dirais une maison posée sur la baie d’Arcachon. Mais il y a aussi le comptoir près de l’entrée, avec la grande rôtissoire devant laquelle vous pouvez déjeuner, installés aux quelques places de bar. Je ne pense pas que le feu de la rôtissoire vous monte aux joues pour autant, il m’a semblé qu’elle était placée suffisamment loin.

491-Coq-RicoLa crème de volaille, le genre de plat qu’on ne pensait pas revoir de si tôt. La voici lisse, soyeuse, crémeuse, avec quelques croûtons et dés de volaille pour la mâche. La salade de foies de volaille servie à mon accompagnatrice était très agréable aussi, betterave, noix, pousses…

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Je n’avais par contre pas anticipé la multiplication des crèmes que mes choix allaient engendrer. Une bouchée à la reine à la volaille et aux écrevisses plongée dans une assiettée de crème, aux délicieux accents de bisque d’écrevisse certes, mais crème tout de même. Des dés de volaille, des écrevisses encore fermes, des boutons de champignon (ils ont un peu côté acidulé, comme ceux conservés dans la saumure ou en boîte) et ce feuilletage délicat, extra, bien beurré (j’adore ça, un peu trempé dans la sauce, mais pas trop, pour éviter qu’il ne se détrempe et soit ramollo). Je ne suis pas allée au bout de ce temple dressé dans la crème, sans doute par peur de me noyer, mais j’ai beaucoup apprécié le plat.

Les desserts sont en hommage aux oeufs, mais pas que, île Flottante, glace à la vanille, vacherin, mousse glacée au Grand Marnier. On a rien commandé, mais on a eu droit à un genre de grosses truffes délicieuses, à la forme encore incomprise aujourd’hui, comme si on avait tapé dessus. Si parmi vous quelqu’un trouve, qu’il parle !

Les prix se veulent plus abordables que chez Drouant, entrées entre 11 et 20 €, plat entre 20 et 30 €, desserts à 9 et 13 €, pas de formule, on arrive donc à une addition minimum de 35-40 € sachez le. Bref, adresse plutôt chic pour amoureux transi de la volaille.

Le Coq Rico, 98 rue Lepic, 75018 Paris, 01 42 59 82 89, métro Lamarck-Caulaincourt, Abbesses

Une réponse à Coq Rico

  1. Fabrice I. dit :

    Bonjour Caroline,
    j’y vais ce soir car j’aime beaucoup ce que fait Westermann et le côté conceptuel de l’adresse.
    Je compte m’orienter vers la volaille entière.
    Fabrice

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