Coretta, c’est le prénom de l’épouse de Martin Luther King et le nom donné à ce restaurant perché au dessus du parc Martin Luther King, l’une des installations du projet Clichy-Batignolles. Avec ses parois de verre, la lumière qui arrive de tous côtés par beau temps et ses matériaux et ses couleurs qui évoquent la nature et les alvéoles de nid d’abeille, le restaurant prend des airs de cabane. Une cabane sophistiquée bien sûr où le jeu consisterait à bien manger et être bien reçu, grâce au travail des trois associés Beatriz Gonzalez (chef de Neva Cuisine aussi), Jean-François Pantaleon (chef) et Matthieu Marcant (en salle). La cuisine est ouverte sur la salle du rez-de-chaussée moins occupée par les clients à midi (là où je suis pour cause d’étage complet) et l’étage avec ses tables tournées dans des axes différents a l’air de danser. J’ajoute que deux grandes tables sont un peu isolées avec leurs cadres et leurs étagères façon salle à manger (bon à savoir pour des déjeuners ou des dîners qu’on veut un peu à l’écart). Ce décor dans lequel on se sent si bien est signé de l’architecte d’intérieur Brune de la Guerrande. A la carte, ce sont midi et soir deux menus (entrée-plat ou plat-dessert) à 33 € et les trois à 39 € à tirer de la carte où beaucoup d’intitulés font envie.
Une crème de chou-fleur avec de la noix de coco râpée et des crackers en amuse-bouche.
Asperges vertes, noisettes et paccheri (grosses pâtes en formes de tube) à la ricotta. Les asperges sont fermes ce qu’il faut, les fines lamelles sont elles crues. Avec les éclats de noisettes et l’émulsion cachée par un des tubes de pâte, c’est délicieux. Tandis que les tuiles de couleur kaki amènent du craquant. L’autre tube garni de ricotta un peu acidulée et parfumée de notes de citron et d’un je ne sais quoi crée un véritable parfum. Je ne sais pas si vous avez déjà ressenti ça, mais parfois en cuisine ou en pâtisserie, se crée un accord entre différents éléments qui évoque à lui seul un parfum, plus ou moins herbacé, fruité, fleuri ou de sous-bois, mais un seul et unique parfum en bouche. C’est très furtif, car vite rattrapé par autre chose, mais pendant une demi seconde, vous avez (re)ssenti un parfum créé par un accord de goûts.
Le canard de Madame Burgaud (frère des canards de La Tour d’Argent) et l’aubergine de Florence, miso et jus. Deux façons de traiter l’aubergine ici, fondante et laquée au miso bien sucré et taillée façon caviar relevé d’un peu de piment (caché par le radis noir joliment plié), le canard servi rosé et extrêmement tendre et juteux a ce goût de chair un peu sauvage, un peu giboyeuse qu’on lui aime tant. J’ajoute que le gras se découpe au couteau sans l’ombre d’une résistance et qu’il file en bouche avec la chair pour le plus grand plaisir.
Un joli plateau de petites tartelettes au citron en mignardise (je n’ai pas pris de dessert, j’étais bien, ça aurait été trop). Pâte fine, crème acidulée et petites notes de chocolat très agréable avec le citron (alors que je n’aurais pas forcément parié sur le chocolat avec la tarte au citron bizarrement). La petite herbe a un coup de mou par contre.
Cette photo, c’est juste pour le plaisir de vous faire partager les arbres en fleurs du parc Martin Luther King juste à côté du restaurant, si l’envie du sieste vous prenait.
Formules à 33 € et 39 € (midi et soir), à la carte, comptez 50 € à peu près. Je dis que des prix comme ça pour la prestation et la cuisine, on ne peut rêver mieux. Le soir, le restaurant affiche complet, il faut donc réserver absolument.
Coretta, 151 bis rue Cardinet, 75017 Paris, 01 42 26 55 55, métro Brochant
Joli billet.
Je me suis décidé à y aller cette semaine et j’ai goûté moi aussi au canard … et à une entrée toute nouvelle sur la carte à base de bonite, très réussie !
J’ai d’ailleurs occupé la même table que toi au rez-de-chaussée, pour la même raison de succès avéré au premier étage.
Mes commentaires à lire sur mon blog très bientôt!
Mon billet est enfin disponible à lire sur http://foodinparis.me
Nos impressions se rejoignent 😉
Très belle adresse ou je me suis déjà rendue à 2 reprises en moins de 2 mois.
J’ai été agréablement surprise de voir de nos nouveaux plats sur la carte.
Les 2 fois, les découvertes culinaires ont été très agréables.
Moi aussi, j’ai envie d’y retourner. Le soir le week-end, il ne faut pas hésiter à se décider à l’avance.
Bonjour,
J’ai enfin pu aller chez Coretta hier midi et j’abonde dans le sens de vos commentaires.
Surement la meilleure table du quartier avec une rapport qualité/prix des plus avantageux. Apparemment même le midi on vient de loin, puisque un de nos voisins de table venait de Colombes (pour un parisien le midi, c’est énorme 😉 ).
Par certains cotés cette cuisine m’a rappelée l’esprit que l’on peut retrouver Chez E. Guerin à La Mare aux Oiseaux surtout l’entrée : tartare de veau, radis noir et émulsion de crevettes grises très intense.
Après discussion avec le chef de salle, il apparait que le soir en fin de semaine la réservation est obligatoire environ 1 semaine à l’avance pour être sur d’avoir une table.
J’ai un souhait pour cet endroit : qu’il conserve ces qualités malgré l’arrivée prochaine de « hordes » de robes noires avec la cité judiciaire.
Ps : a l’étage avec le soleil et les cerisiers en fleurs c’était très très agréable
Merci pour ce commentaire Cyril et l’étage avec les cerisiers en fleurs, ça devait être superbe ! Vous me donnez encore plus envie d’y retourner.