Daniel et Denise rue de Créqui, c’est une institution à Lyon, un monument auquel ont pourtant osé toucher les propriétaires des lieux depuis 10 ans, le chef Joseph Viola et son épouse Françoise (avant eux, c’était Daniel Léron). Le décor de cette maison a été entièrement refait, selon leur volonté formulée ainsi : faire de l’ancien avec du neuf. Après une journée de pluie battante, qu’il était bon la nuit tombée de pousser la porte d’une maison chauffée. Tables nappées de tissu et de papier, serviettes brodées, verres ballon, carrelage, boiseries, cuivres, banquettes, photos du chef bras dessus, bras dessous avec des personnalités (ancêtres du selfie) raccrochées après le passage des nouvelles peintures, la maison se fait confortable, coquette avec une pointe de suranné et d’autocélébration. La curiosité ici pour moi vient du fait que le chef, MOF, s’adonne à la cuisine bistrotière et lyonnaise (quand beaucoup de MOF se tournent vers les étoiles et la sophistication). Vite, vite, à table, j’ai faim. Et Michel Roth figurant en photo à côté, c’est tout de même cocasse.
La cervelle de canut, mélange de crème et de fromage, avec un filet d’huile d’olive et des grattons. J’ai bien aimé sa densité et sa forte acidité. Parfaite pour mettre en bouche.
Le pâte croûte au ris de veau et au foie gras, sa confiture d’oignons sérieusement acidulée (je crois que c’est comme ça que je l’aime) et ses pousses de salade, c’est si bon. Le ris de veau et le foie gras amène de la délicatesse et de la sophistication au goût et à la mâche. Pour une fois, j’aime bien la présence de la gelée (un peu aigre ici, elle est parfaite), la croûte fine est délicieuse et avouez que cette succession de strates, ça a de la gueule !
Quitte à faire dans les classiques… La quenelle de brochet et sa sauce nantua !
Ouverte ici, je pense que vous vous rendez compte de sa densité et c’est ce qui fait qu’elle est très bonne. De la mâche et à la fois beaucoup de sauce onctueuse et nappante (à base d’écrevisses), c’est réconfortant à souhait. Avec quelques champignons pour rafraîchir un tout petit peu. J’ajoute que la côte de veau, cèpes et jus de viande proposée en plat du jour et commandée par mon accompagnatrice était un moment d’anthologie. Du veau ainsi saisi, du jus de viande et des cèpes comme ceux-ci, c’était béni… Allez-y avant qu’il n’en reste plus !
Pour accompagner viandes et quenelles, voici les poêlons du chef. Les pommes de terre tranchées et poêlées (presque frites en fait je crois) qu’on mange avec les doigts (c’est plus pratique et meilleur) et le gratin de macaronis, ici je dois l’avouer trop cuits les macaronis. En même temps, moi j’ai du mal à passer des pommes de terre aux macaronis et pour moi, ce sont définitivement les pommes de terre qui l’emportent.
L’île flottante de la maison, naturellement enrichie de quelques pralines (Lyon est la patrie de la praline rose). Le dôme est élégant, le souffle du blanc d’œuf quand on met la cuillère dedans est irrésistible. J’aime bien le croquant de la praline dessus et le petit cœur qui se cache dedans. On arrose de crème anglaise, on est heureux. Il me semble juste que le caramel est en trop eu égard à la présence de la praline qui apporte déjà son pesant de sucre.
Comme je vous le disais, je dînais dans la maison mère, occupée par des touristes, comme des Lyonnais et par toutes les générations, c’est toujours bon signe selon moi (je le dis souvent ici, mais je me sens toujours moins à l’aise dans les endroits trop « clivés »). Depuis, deux autres restaurants Daniel et Denise ont ouvert dans Lyon, l’un à deux pas de la cathédrale Saint-Jean (dans le vieux Lyon) et le tout dernier à la Croix-Rousse.
Les prix ? Formule déjeuner à 21 €, menus à 30 et 50 €, à la carte, comptez 40-50 €
Daniel et Denise, 156 rue de Créqui, 69003 Lyon, 04 78 60 66 53
J’ai un très bon souvenir de ma visite ici il y a environ un an… je vois que le menu n’a pas changé 😉
J’avais été agréablement surprise par les prix très abordables, la simplicité de la cuisine et l’ambiance chaleureuse malgré la renommée de cette institution
« Daniel et Denise » a ouvert récemment sur le Plateau de la Croix Rousse, très bien comme toujours.
Autre information, le restaurant « le Saint Florent viens d’^tre pris en main par un jeune chef de haute volée… Grégory Stawowy qui réalise un Gâteau de foie blond particulièrement réussi…
Le restaurant a été rebaptisé le Suprême…
Le chef à officié plusieurs années pour Daniel Boulud et 2 ans je crois comme exécutif chef au restaurant le Jules Verne de Monsieur Ducasse.
A faire et à refaire.
Merci pour ces infos, il faut maintenant que je reprenne un train pour Lyon !