Un deuxième déjeuner chez Glou, il y a quelques jours maintenant. La carte du printemps venait de prendre ses quartiers. Depuis l’origine, à défaut d’une cuisine de composition, Glou interprète une partition de beaux produits, d’origines sûres et connues, ça peut en agacer certains, d’autres y trouvent largement leur compte (comme la clientèle cosmopolite présente ce jour-là, le quatuor de septuagénaires en goguette à Paris, les copines d’Outre-Atlantique, l’acteur ultra connu qui s’installe vite fait en tournant le dos à la salle, l’octogénaire en solo). Le décor frais et alerte de ce bistrot prend un ton anglo-saxon, vous savez ces ambiances dans lesquelles on se sent à l’aise aussitôt assis. Comme je l’avais décrit dans ma première chronique, parquet blond, murs de briques rouges, suspensions basses au dessus des tables et tables hautes façon comptoir, la salle principale a tout pour plaire. Mais cette fois, j’étais installée à l’étage, avec une vue magistrale sur le musée Picasso et quelques séduisantes photos en noir et blanc.
Dès que je l’ai vu à la carte, j’ai cédé. Grosses orecchiette plongées dans une sauce crémée aux morilles, gros copeaux de Parmesan et persil haché. La dose de crème n’est pas pour rien dans le régal de ce plat, et les orecchiette annoncées artisanales, entre fermeté de la cuisson et pâte aérée se dévorent délicieusement.
Coup d’œil au risotto du jour (dans la formule déjeuner à 15 €), crème de truffe et pois gourmands. Il est franchement bon.
Et le dessert, sans surprise, le cheesecake de la maison. Vous voyez sur la tranche coupée que la crème assure toute la densité requise, je confirme, elle a en plus une certaine douceur en bouche, comme une texture soyeuse, avec une pointe d’acidité. Le biscuit est un peu détrempé en pointe de part, mais se révèle plus croustillant au fur et à mesure qu’on avance.
La formule déjeuner à 15 € (tataki de saumon ce jour-là et risotto ou joue de bœuf), à la carte, ça dépend un peu de votre appétit, pour la pasta (17 €) et le cheesecake (8 €), ça fait 25 €, avec une entrée et un autre plat (plus aux alentours de 20 €), comptez entre 35 et 40 €. Du côté des vins, la maison assure un choix pointu et le système Enomatic qui distribue la juste dose de nombres de vins et les conserve parfaitement.
Glou, 101 rue Vieille du Temple, 75003 Paris, 01 42 74 44 32, Métro Filles du Calvaire
Ce billet me donne envie d’y revenir également. Ne serait-ce que pour le plat d’orecchiette…
Grosse déconvenue pour ma part il y a 15 jours chez Glou avec des escargots tristounets et surtout une salade hivernale aux fruits confits…sans fruits confits (http://twitpic.com/19lkix) « Ha oui, y a erreur, c’est un VINAIGRE aux fruits confits ». Ceci dit je suis consciente de ma malchance dans le choix des plats (mes voisins se sont régalés, eux)…
le risotto et le cheescake me paraissent incroyablement tentant, à tester de toute urgence!!
morilles, truffes (même en crème artificielle), pois gourmands, que des produits de saison … Bravo Glou éthique …. et bravo à vous d’encenser ainsi cette cuisine formica !
– Anne-Laure, mince, c’est moche une salade pourtant annoncée et sans fruits confits. Vinaigre aux fruits confits, c’est pas vraiment pareil… Perso, l’intitulé avec un contenu décalé dans l’assiette, y a rien qui ne m’énerve autant !
– Pangloss2, justement les morilles c’est de saison. Les pois gourmands sont là aussi. Quant à la crème de truffe, il y en a d’excellentes et heureusement qu’on a « le droit » de l’utiliser toute l’année. C’est la saison de quoi selon vous sinon ?
Chère critique, petit mémento à votre usage
morilles françaises : mi avril voir fin avril cette année
Pois gourmands français : début juin
sinon l’on trouve de tout toute l’année, c’est sûr, en ce moment il y a des fraises , des melon, des framboises, des tomates, … sur les marchés. Mais cela vient d’Afrique de Turquie d’Espagne … et ce n’est pas très éthique. Hors Glou se pose en restaurant éthique … Vous Non ?
Pangloss2, merci pour le mémento. Du coup, j’en profite pour m’étendre…
Restaurant éthique ? Pour être honnête, je trouve que le terme « éthique » est trop fort pour qualifier un restaurant. Sans défendre ou accuser Glou, ce bistrot met surtout en avant des produits de terroir, peu ou mal connus, il les assemble, fait du name-dropping et de la gourmandise. Cela fonctionne admirablement bien chez les parisiens et les touristes, c’est bon pour le business et pour les artisans qui sont derrière. Un restaurant éthique, je ne suis pas sûre de savoir ce que cela veut dire.
Mais pour ce qui est de défendre les saisons, je vous suis.
Justement la saison des morilles, merci pour cet éclaircissement. J’ajouterai que les morilles françaises, il y en a aujourd’hui très peu sur le marché (j’ai fait récemment un sujet dessus). Et que le peu de restaurants qui en proposent (à moins d’être dans le Jura ou en franche-Comté et d’avoir des morilles ramassés par le chef en gros) affichent des tarifs bien différents de ceux de Glou, puisqu’elles sont souvent hors de prix.
Quant aux pois gourmands, je suis d’accord, il devient trop rare d’en avoir des français dans l’assiette. Le produit est devenu sacrément galvaudé, comme finalement beaucoup de haricots (verts, petits pois…) et c’est bien dommage.
J’ai cru vous apercevoir dans un reportage sur le Championnat de France des desserts il y a quelques minutes. Était-ce bien vous ?
Je rentre de Strasbourg et découvre à l’instant le sujet sur le site de TF1, oui, c’était moi…
D’accord, je ne m’étais donc pas trompée 😉
Oh ce chessecake ! Bon je crois avoir trouvé ma prochaine adresse de soirée mensuelle entre filles 😉
Il faudrait que j’y retourne juste pour voir, ma 1ere fois avait été plutot décevante malgré tout ce que j’avais pu lire sur cette adresse, allez soyons fous a mon prochain séjour j’y retourne.
– Lollipop, soirée fille pas mal oui, surtout avec un oeil sur Guillaume Canet 😉 J’ai rien dit…
– Allez Stéphane, soit fou !
fleur de lupin
ca y est soirée fille réussie …sans guillaume cela dit !
J’ai délicieusement mangé et délicieusement bu. l’accueil est absolument charmant, le cadre reposant.
Le cheese cake m’a fait fondre ! Il y a une petite pointe de cannelle dans la pâte. C’est parfait.
J’ai envie d’y retourner pour gouter leur belle assiette de charcuterie avec un bon verre de vin.
Allez qd même une petite critique : je trouve que c’est un poil cher (j’y suis allée le soir).
Ravie de te lire ! Oui, je suis d’accord, ça grimpe vite au niveau des prix, il faut savoir rester vigilant ici.
Tout à fait d’accord avec vous sur le cheesecake ! J’ai goûté aussi le riz au lait, avec sa sauce caramel au beurre salé…Terrible ! Par contre l’assiette de tranche de gras double, même finement coupé et aromatisé au romarin me tente beaucoup moins…
Le reste de ce que j’ai pensé de mon dîner chez Glou c’est par là : http://urbanites.canalblog.com/archives/2010/06/21/18364276.html