Après m’être évadée dans le dernier film de Miyazaki Le Vent se lève, j’ai profité de l’occasion d’être pile en face du restaurant Higuma boulevard des Italiens pour me réchauffer au son du gyoza qui grille… Mise en appétit aussi quelques jours auparavant par un dossier spécial Grands Boulevards du Figaroscope. Jusque là, j’avoue être passée à côté des adresses Higuma rue Sainte-Anne et rue Saint-Honoré. Foule qui attend de payer, foule qui attend d’être placée, ça déménage dès l’entrée, mais comme je suis seule, je sens que je soulage tout le monde en étant placée au comptoir de la cuisine à la toute dernière place. Le spectacle est enthousiasmant, les énormes boîtes d’ingrédients frais sont remplies jusqu’à ras bord, les bouteilles d’huile et de sauce soja se multiplient, les woks fument dans tous les sens, il y a de la vapeur, de la fumée, des gestes qui ne cessent de se répéter à la façon d’une chorégraphie, ça fuse de toute part et ça me fait penser, je ne sais pourquoi, au film Les Temps Modernes de Chaplin.
Je ne peux résister à l’envie de vous présenter les cuistots d’Higuma.
Les gyoza par 5 dans le cadre de ma formule (gyoza + nouilles sautées = 10,50 €). Pâte bien saisie et pas trop épaisse, mais garniture de porc très hachée et très amalgamée. Disons que cela se mange sans la moindre réflexion, ça nourrit.
Les nouilles sautées au wok avec des lamelles de poivron vert, du chou émincé, des champignons noirs, des calamars, de la poitrine de porc émincée, des oignons, des germes de soja, de la sauce soja. En guise de condiment, il y a du gingembre râpé et teinté de rose fluo. Belle portion, il n’y a pas à dire. Est-ce que c’est bon ? Je n’arrive même pas à l’affirmer, disons que ça nourrit.
Je pense que vous aurez compris à mes commentaires courts et sans emphase, les nourritures ici remplissent leur rôle premier qui est d’alimenter, sans sourire à la dégustation, ni d’émotion pour un prix de 10,50 € avec une carafe d’eau servie d’office. Cela me fait penser à ce que me disent les journalistes japonais qui vivent à Paris, ils n’ont pas envie d’aller dans des restaurants japonais en France, ce n’est jamais comme là-bas et ils ne sont pas là pour ça. Moi à Paris, je n’ai pas envie d’aller dans des restaurants japonais de type cantine française moyenne. Quand je vais dans un restaurant japonais, c’est pour une petite part de voyage (qui existe bel et bien ici, j’ai aimé le folklore de l’ambiance, du service et de ces cuisiniers à la carrure impressionnante, comme j’aime l’ambiance de Chartier par exemple, mais dont les nourritures même si elles semblent pratiquées à des tarifs dérisoires sont ni engageantes, ni savoureuses) et une cuisine qui me ravit. En tout cas ça marche, c’est bourré à craquer (tout comme Chartier). 1,50 € de plus et définitivement, je préfère le donburi à 12 € de chez Issé où la qualité de chaque ingrédient et la somme de petits détails fait toute la différence.
Higuma, 27 boulevard des Italiens, 75002 Paris, 01 40 07 11 81, métro Opéra
Au début des années 70
TOUT le quartier de l’opéra était Japonais
Y compris le boulevard de l’Opéra
Je le sais car j’avais 15 ans et cela m’a marqué depuis
Maintenant si des pseudos-Japonais s’y sont installés , je trouve cela navrant
Ou est la vrai cuisine Nippone traditionnelle ?