Une interview, un rendez-vous, un tête à tête avec votre ordinateur, vous n’êtes jamais seul au café de l’Hôtel Amour, les tables se suivent et se ressemblent. Touristes hyper lookés, metteur en scène interviewé, serveuses sexy, le Paris arty s’expose poliment à deux pas de la rue des Martyrs. A l’occasion d’un rendez-vous matinal qui s’est traduit en déjeuner, voici quelques mets goûtés sous la verrière. Une verrière posée sur la patio, enfin pas tout le patio, il reste quelques tables cachées dans les vignes-vierges, le vent qui souffle, le bassin à poissons rouges endormis. Le café a du charme, je l’ai déjà raconté ici, et le patio est délicieusement lumineux.
Tartare « haché à la minute », qui manque un poil de piquant, mais pas de mordant (la mâche est bien là, la viande hachée assez grossièrement). Échalotes, persil, condiments je crois de type poivrons marinés au vinaigre et détaillés en dés. Quelques feuilles de salade, des frites pas mal sans plus, une sorte d’entre-deux (ni celles de fast food, ni celles de nos Mamies qui font polémiques).
Café gourmand en dessert, petite crème brûlée agréable, crème au chocolat et au caramel avec son croustillant de crumble sur le dessus (assez régressive et exquise) et biscuit croquant qui donne plutôt l’impression d’avoir 4 jours que d’avoir été conçu comme croquant, sans intérêt.
La cuisine de L’Hôtel Amour, c’est un style entre brasserie et performance, une cuisine que je n’arrive jamais vraiment à détacher de son contexte, de ses serveuses jolies mais pas franchement professionnelles, de sa clientèle arty, de son apparente froideur quand on entre même si le chauffage est poussé à son maximum. Un moment un peu happening, très parisien je crois.
Côté prix, les plats varient entre 14 € et 20 €, les desserts 7, 8, 9 €, bref, comptez 25-30 € minimum.
Hôtel Amour, 8 rue de Navarin, 75009 Paris, 01 48 78 31 80, métro Saint-Georges
Tout à fait d’accord. Entre nous, on y va pour le petit jardin, pas vraiment pour la bouffe. (Cela dit, j’ai un bon souvenir des frites, très maison, ce que j’adore).
Sinon j’ai du mal avec le concept des serveuses sexy et pas très pro, pour moi c’est carrément un point négatif…
« la viande hachée assez grossièrement » : d’après la photo, c’est le moins qu’on puisse dire. On dirait plus des morceaux de veau près à être cuits pour une blanquette ou plutôt de bœuf pour un bourguignon…
Les serveuses sexy et pros c’est encore mieux.
Saviez-vous que l’hôtel Amour faisait partie de la galaxie Costes ? Ceci explique peut-être cela…
– Miss Flop, j’accorde un soin particulier au service et je ne te cache pas qu’ayant travaillé pour des guides gastronomiques et aujourd’hui pour un journal s’adressant aux professionnels de l’hôtellerie et de la restauration, j’ai du mal à tolérer toute forme d’embauche au service relative au look de la personne et non à son professionnalisme.
– Autant dire, La Flore et la Faune, que les serveuses ne peuvent, selon moi, rattraper quoique ce soit. Le tartare était bien, morceaux de veau, vous y allez, la viande est coupée et non hachée et c’est justement ce qui lui conserve sa mâche et donne de l’intérêt au tartare. Un steak haché cru n’a pas grand intérêt, un morceau de boeuf tendre et coupé fin, oui !
– Effectivement Sebastien, l’Hôtel Amour a cette empreinte Costes assez manifeste, tout en voulant faire plus « arty » et moins bling-bling que d’autres emplacements.