Certains d’entre vous connaissent peut-être l’établissement, ses sourires semi spontanés comme le semifreddo (lui, il est semi pris par le froid), son air désenchanté, son esprit de famille barricadé… Pour ceux qui ne connaissent pas, j’aurais levé une partie du voile, mais pas la principale. Imaginez… Un style milanais un brin sophistiqué, avec les tabliers impeccables noués à la taille des serveurs, le coin épicerie où faire deux, trois courses avant de s’en aller. Un décor 70’s-80’s qui semble inchangé, des banquettes en velours, des luminaires limite psychédéliques, un comptoir planté de brins de fleurs séchées et le fameux patron, qui sourit tout en soufflant une lassitude certaine de ses années de service. La jeune et charmante relève (sa fille ou sa nièce) se tient derrière le comptoir à déboucher les bouteilles et remplir les verres de vin, tandis que le troisième (oncle ou cousin) fait des allers-retours entre le bar et l’étage avec cette même résiliation alors qu’il n’atteint pas l’âge du premier. Bref, une comédie humaine que j’ai eu l’occasion d’observer de nombreuses fois (j’habite à deux pas). Celui qui me faire revenir ? Peut-être le souvenir de la pasta, mais surtout celui de saveurs transalpines subtiles, peu connues dans le grand bain de la cuisine italienne.
Fines tranches de bar cru, simplement marinées au citron, au miel et à l’huile d’olive, un filet d’or qui tisse le lien entre elles, quelques tranches de pain légèrement acide (on dirait du Poîlane, mais non) et des pluches d’estragon, un régal !
Pâtes à la farine de sarrasin (un petit goût de Bretagne exquis), oignons grelots et brocolis juste poêlés et délicieux et jambon légèrement bouilli et bien salé. Lorsque la serveuse arrive avec le Parmesan, on hoche de la tête avec un sourire en coin qui salive déjà. De fermeté, des légumes croquants, du fondant et ces couleurs printanières qui donnent envie de dévorer le tableau jusqu’à la fin.
Semifreddo au nougat, avec son coulis de mangue fraîche et acidulée et devinez ce que cache le semifreddo… de gros morceaux de nougat blanc ! Ô extase, dès que l’on donne un nouveau coup de cuillère et que l’on cogne contre un morceau de nougat. On se prend à s’imaginer avec une pioche dans une mine d’or, ça brille par endroit, la matière change soudain sous la cuillère, on est un chercheur de pépites !
Côté prix, comptez 30-35 € et côté ambiance, moi je préfère le rez-de-chaussée.
I Golosi
6 rue de la Grange Batelière
75009 PARIS
T 01 48 24 18 63
Métro Grands Boulevards
Tags Technorati : i golosi, restaurant italien, paris 9, table a decouvert
Je connais très bien, je travaillais à côté, on y emmenait souvent nos clients. La pasta bien sûr et les viandes !!
COmment ne pas se laisser tenter???
Et encore plus s’il y a un coin épicerie fine italienne!
Je crois avoir déjà vu circuler l’adresse dans ELLE!
Notre cantine italienne. On est bien loin des sempiternelles pizzas/pates de la majorité des italiens de Paris.
De plus, la carte des vins (transalpins bien sûr) recèle des découvertes fort intéressantes. Et pour les vrais amateurs de vin (j’en suis), une carte spéciale sur demande.
Le principal atoût de cette adresse à mon sens, c’est sa carte des vins italiens, époustoufflante ! Et les verres immenses dans lesquels les déguster.
– François G et Thierry, il semble que vous vous retrouviez sur un point… De mon côté, j’ai toujours commandé au verre, la prochaine fois, je creuse jusqu’à la bible !