Jardins, c’est une exposition qui se tient au Grand Palais jusqu’au 24 juillet et que j’ai visité hier, enthousiasmée par le thème depuis son annonce. Jardins, ça commence par une fresque de Pompéi et ça se termine par une installation de pollen de noisetier couleur bouton d’or. Entre les deux, ce sont de multiples salles que l’on traverse, des époques également, des photos, des extraits de film, des peintures, des bijoux, des arrosoirs, des herbiers, des œuvres d’artistes majeurs et d’autres inconnus, quelques femmes (ça fait du bien). Une très belle diversité s’exprime autour de ce thème riche, dense et incroyablement vecteur de souvenirs, de couleurs et de lumières, de senteurs… Moi, l’un des premiers jardins qui m’a transporté, c’est celui de deux sœurs de ma grand-mère. Avec quelques chats semi sauvages, elles vivaient dans une maison de village et se plaisaient à sublimer leur jardin. J’étais gamine, elles étaient très âgées. Leur maison n’avait pas de salle de bain, mais seulement un évier dans la cuisine et puis cette cheminée où l’on faisait griller des tartines de pain pour le goûter. Leur jardin était admirable, mais intouchable. La composition de chaque parcelle était telle que l’on ne faisait jamais de bouquet. Mais je n’ai jamais autant passé de temps à observer muguet, myosotis, violettes, pensées, oreilles de lapin… Voilà ce que je me suis rappelé pendant l’exposition et bien d’autres choses encore.
Voici quatre œuvres fascinantes. La première est une installation de Koichi Kurita, 400 prélèvements de terre extraits des bords de la Loire depuis sa source jusqu’à la mer (je me suis demandée tout le long si les prélèvements avaient été teintés tellement leurs couleurs étaient différentes, nuancées et nettes). La deuxième est une magistrale représentation de roses, la troisième celle d’un vieux jardinier dont la lumière surexposée donne l’impression de regarder une photo et la quatrième celle d’une planche de couleurs produite pour aider à déterminer les couleurs des végétaux.
J’aime aussi cette photo (toute petite, il faut bien se rapprocher), un autoportrait de Claude Monet dont on aperçoit le reflet du chapeau et les fameux nénuphars…
Texte d’introduction à l’exposition : « Fragonard, Monet, Cézanne, Klimt, Picasso ou encore Matisse. Les plus grands artistes ont célébré le jardin et transformé, grâce à leur talent, cet espace clos en un monde de liberté et d’imagination. Ils ont ainsi donné naissance à certains des chefs-d’œuvre de l’histoire de l’art. Le Grand Palais les réunit dans une exposition hors-norme, qui retrace, de la Renaissance à nos jours, six siècles de création autour du jardin. Peintures, sculptures, photographies, dessins, installations, environnements sonores et olfactifs nous entraînent dans un voyage immersif et poétique. Une promenade « jardiniste » unique qui fait résonner l’appel du printemps ».
Le Grand Palais, 3 avenue du Général Eisenhower, 75008 Paris, métro Champs-Elysées Clémenceau, Franklin D. Roosevelt