Je vous préviens, je ne vais pas écrire comme ça souvent ici, c’est insupportable pour moi. Mon blog est là pour vous montrer la voie de la sagesse, de la moralité, du bien être et du bon (attention, je fais du prosélytisme), mais mon expérience d’hier chez Kunitoraya 3 qui fait suite à une entrée désastreuse dans le 2 il y a quelques mois me pousse à vous raconter l’histoire. J’en avais pourtant mené une belle avec Kunitoraya premier du nom. Un ami me l’avait fait découvrir il y a 10 ans, à une époque où les foules s’amassaient déjà sur le trottoir rue Sainte-Anne. Même si nous avions été un pressés, j’avais adoré ce petit dépaysement et ces udon réconfortants. Entre temps, je suis partie au Japon, j’y ai mangé dans de belles adresses étoilées, reçue avec tact, respect, haute gentillesse. J’y ai aussi mangé dans des petites adresses de quartier où chaque minute est comptée tant les plats sont peu onéreux et tant il faut multiplier les services. Tout se faisait dans la rapidité, mais avec considération, ce que je comprenais tout à fait et n’ai évidemment jamais remis en cause. Depuis, je multiplie les adresses japonaises à Paris avec bonheur. Il y a quelques mois, un samedi midi, j’entre seule chez Kunitoraya 2, en prévenant que je suis avec mon conjoint et mon enfant en poussette. La jeune femme de l’entrée me regarde avec courroux, comme si c’était l’offenser que d’oser demander une table avec une poussette. Hier, je pars conquérante pour la Ramen Week, si tôt de chez moi en me disant qu’à 11H45, je devrais trouver une place avec mon amie. Plus je m’approche de l’adresse (mais pourquoi y a-t-il une adresse unique pour une opération qui communique dans le métro ?), plus je distingue la très longue file d’attente. On décide d’oublier et en passant devant le récent Kunitoraya 3, on s’arrête (enfin, il était trop tôt, il fallait revenir 10 minutes après). Le lieu est agréable en apparence, des pierres grattées aux murs, une table de bois qui s’étire tout au long de la salle et qu’on est amené à partager, un carrelage aux motifs anciens, le décor doit être signé des mêmes architectes que Kunitoraya 2. Sauf que j’ai à peine posé mon sac à main sur le tabouret à côté de celui où je suis censée m’assoir que la serveuse me saute dessus pour m’ordonner de mettre mon sac sur le crochet sous la table. Je ressens aussitôt beaucoup de nervosité, la salle se remplit très vite, des gens de la fashion week, des gens de la ramen week. Le service se fait pressant, il faut vite commander, le plat arrive, l’addition aussi. Si encore c’était donné, mais même pas !
Le katsudon à 16 € de la maison. Chaud, savoureux, bien troussé (porc pané bien fait, légumes salés, ciboule, algues séchées, riz savoureux, il y a bien un peu de blanc d’œuf cru qui me fait faire la grimace), c’est un peu réconfortant, car très vite, je m’aperçois que j’ai envie de quitter les lieux et d’ailleurs, je sens comme un soulagement une fois la porte laissée fermée derrière moi.
Tout le long du déjeuner, j’ai senti que quoiqu’on fasse, on était contraint et on dérangeait. Il fallait mettre son manteau là, son sac là, s’assoir là et pas ailleurs, commander vite, manger vite, payer vite et non, la carte bleue, c’est minimum 20 € (???). Je me pose des questions à l’issue d’un tel déjeuner, est-ce une trop grande nervosité consécutive au succès de la Ramen Week qui ramène plein de clients affamés dont est victime l’équipe ? Est-ce le stress ambiant parisien qui flingue ces adresses Kunitoraya ? Cela me fait penser à ce que j’ai pu ressentir en entrant la première fois dans l’un des mal menés établissements Costes : des comportements qui sont selon moi antinomiques avec ceux entendus par la restauration. Mépris, snobisme, bêtise : intolérable. Heureusement, il existe dans le quartier plein d’autres bonnes adresses japonaises, comme Isse, Zen (si l’on ne tombe pas sur la vieille tenancière), Toraya ou d’autres plus sophistiqués que j’adore.
Est-ce que je vous donne l’adresse ? Inutile.
Pas étonnant, et l’histoire de la poussette: quand mes enfants étaient petits on a dû éviter les restaurants à Paris pour cette raison. Bienvenue au monde réel et je vous le dis avec toute ma sympathie et admiration!
Heureusement pour nous, il y a à Paris des restaurants qui acceptent les poussettes, Zen et Drouant font par exemple partie des restos où j’adore aller déjeuner le week-end en famille.
Oh, c’est dommage! J’y étais hier midi aussi… et il m’a bien semblé vous reconnaître quand vous êtes sortie! Je ne vous avez pas revue depuis 2007… où vous aviez écrit ce si gentil article sur la Maison de Thé de l’Hôtel Scribe, dont je m’occupe! Mais, cela fait si longtemps, j’ai pas osé vous déranger!
Pour nous, tout s’est bien passé… je parle un peu japonais, ils ont été adorables! Et comme je découvrais l’endroit, j’ai trouvé cela délicieux! Mais du coup, j’hésite à y retourner…
Comme quoi, toutes les impressions ne se ressemblent pas. Si cela vous a plu, n’hésitez pas à y retourner. Moi, c’est mort, c’est sûr ^_^
J’y suis allé l’année dernière et le sentiment qui m’avait marqué à l’époque était l’impression d’être constamment observé… Pas de quoi se sentir à l’aise donc pour déguster en toute tranquillité.
La limite des restaus modeux?
S’il faut préférer un boui-boui pour se sentir planqué, alors mon choix est fait!
Haro sur les restaurants modeux, vive le boui-boui !
Pas cette adresse, mais celles d’autres « plus sophistiqués » que vous adorez, OUI !
De restaurants « sushis » ou d’autres plus traditionnels.
J’ai testé le Blueberry, trop cher pour ce que c’est.
Vous conseillez le restaurant Zen (rue de l’échelle) ?
Merci ! 🙂
Oui, j’aime bien Zen, le midi comme le soir (pour une carte plus étoffée). Parmi les restaurants plus sophistiqués : Bon Kushikatsu, Shu, Bizan, Guilo Guilo… Et quelle coïncidence, l’amie avec qui je déjeunais chez Kunitoraya 3 m’a justement parlé de Blueberry ! Moi, ça me donnait très envie.
Bien d’accord avec toi, je n’ai aucune intention d’aller au 3 car je boycotte déjà le 2 pour son service… Impossible pour moi de comprendre comment ces restos ont pu perdre toute la délicatesse et le sens du service japonais…
Oui, je n’arrive pas à comprendre non plus !!!
Dommage, moi, j’aime bien l’adresse (même si le service est parfois un peu expéditif, j’ai vu bien pire!). Mais sinon, pour des udon, il y a Jubey (qui a justement remplacé le Kunitoraya initial) et Sanukiya, appartenant aux mêmes propriétaires que Zen…