Pour vous réchauffer les yeux et le nez, voici quelques plats hivernaux dégustés dans un bistrot du quartier de la Bourse. Les coupures de presse collées dans l’entrée ont élu le patron roi du steak frites depuis des années. Le fameux patron se fait une joie de plaisanter à l’arrivée de chaque client, à tel point qu’on pourrait se croire dans une émission de radio où ça tire à tout va pour faire rire l’assemblée. Un peu de théâtre au restaurant n’a jamais fait de mal à personne, c’est plutôt bienveillant dans le fond et le patron ne perd pas de vue son premier rôle : servir et faire plaisir. Le décor tout coloré avec ses petites lampes installées directement sur les tables amènent encore plus de gaieté, jusque là tout va bien. Sauf qu’en apercevant une assiette de frites chez ma voisine, mes rêves de bonnes frites s’envolent aussitôt. Pas fraîches, pas maison, le pire, c’est que c’est devenu normal, consensuel, que tout le monde s’en fiche. L’arrivée de la frite surgelée dans la restauration (et cela va de la brasserie de luxe au bistrot, en passant par toute la restauration rapide), fut l’un des pires fléaux pour elle selon moi. Aujourd’hui, les gens n’y font plus attention, mangent ces trucs sans plaisir aucun, ah si, y en a des pires que d’autres. C’est devenu un produit inhérent au restaurant et moi ça me déprime. Du coup, je demande toujours de quoi un plat peut être accompagné et je tente de privilégier autre chose si j’ai vu les frites.
En entrée, on a opté pour le boudin grillé. Je pense que c’est celui de Christian Parra fabriqué à la Conserverie Rozès dans le Pays Basque (va falloir que je vous mette quelques photos de sa fabrication observée à 9h du matin…). Il est top ! Avec son mélange d’épices et de piment d’Espelette, son côté croûté, sa mâche, je l’aime beaucoup. Pour info, on le trouve en conserve chez de bonnes épiceries.
Âmes sensibles d’abstenir… Voici une fricassée d’andouille servie directement dans son poêlon. Beaucoup de crème épaisse, de la réduction, beaucoup de goût, de la mâche, c’est bon. J’ai demandé de la purée plutôt que des frites. Elle se défend pas mal, en même temps, amener du goût après une bouchée de cette fricassée, ce n’est pas tâche facile. Je me concentre donc plus sur la fricassée, avec un verre d’honorable beaujolais nouveau, ça le fait.
Mon accompagnateur avait opté pour le tartare, la viande était vraiment bien en goût, mais les câpres trop nombreux l’ont un peu emporté sur tout. Le patron en était désolé et a fait un geste pour oublier.
Les prix : pas de formule ni de menu, tout à la carte, comptez bien 25 € pour une entrée et un plat. Côté dessert, le pudding (bien) servi avec les confitures maison du patron (prune et vieux garçon dans mon souvenir) ne manquaient pas de charme. Concernant les frites, je ne vise pas particulièrement cette adresse, mais toutes celles qui se revendiquent d’une qualité, d’un savoir-faire et qui laissent passer cet outrage au bon manger (oui, je suis très sensible sur le sujet des frites, qui n’est bien sûr que la pointe visible de l’iceberg de l’industrie agroalimentaire dans la restauration).
La Bourse ou la Vie, 12 rue Vivienne, 75002 Paris, 01 42 60 08 83, métro Bourse
Pour trouver des frites maison, je vous recommande la Biche au Bois derrière la Gare de Lyon !!
Peut-être les meilleures de Paris, et que dire de la purée maison au céleri !
Merci Cédric, je connais l’adresse, ça fait longtemps d’ailleurs ! Mais c’est quand même un problème, les adresses frites maison se comptent sur le bout des doigts.
Une question,je suppose qu’une gastronome comme vous connait le bistro Paul BERT,alors les frites industrielles ou faites maison ?
Les avis divergent la dessus.
Le boudin ressemble bien aussi à celui de la ferme du Bruel (15)…
Bien d’accord avec vous sur les frites ! C’est fou, les bonnes adresses où en trouver se comptent sur les doigts d’une main !
Je suis assez étonné par ce que vous dîtes des frites, car ces frites sont (étaient ?) particulièrement renommées car cuites dans la graisse de rognons. Sur les photos postées par d’autres blogueurs (il y a pas mal de temps il est vrai), les frites ne me semblent industrielles. Et lors de mon unique dîner dans ce restaurant – voilà 3 ou 4 ans, les frites m’avaient plutôt fait bonne impression.
Le patron étant réputé psychorigide de la bonne bouffe (refuse de servir le steak à point par exemple), cela semble d’autant plus surprenant.
Ni Dieu, ni Maître, mais des frites, BORDEL ! (et vive Thomas Dutronc).
– chrisdesinape, ça fait un bail que je n’y suis pas allée ! Et à ma dernière visite (genre 3 ou 4 ans), je ne crois pas avoir mangé de frites. Je ne peux donc pas vous éclairer.
– Rod, il est dans pas mal de bistrots, sur ce blog, il est aussi au Beaujolais d’Auteuil (Paris XVIe).
– Raids Pâtisserie, oui ça me déprime, j’imagine que ça correspond à 0,1% des établissements en France (et encore, je suis gentille).
– Paul, je sais, c’est écrit partout dans l’entrée ! Après, je ne sais pas si ce sont les années, la fatigue, le relâchement ou ce jour là précisément…
– Oui Estérelle ! Enfin ça sera des pâtes à midi 😉
Tout cela a l’air bien bon. Mais que faire quand tout ce qui est bon, ou bien cela fait grossir ou bien cela n’est pas moral !?
les options binaires, que faire ? pas de moral là dedans, il faut juste déguster avec modération et équilibrer sur le reste de la semaine.