Il y a parfois des adresses que j’ai envie d’aimer, soit parce que ce que j’en ai lu m’a donné faim, soit parce que des amis de goût m’en ont dit du bien, c’est le cas de cette adresse. Et pourtant, je vais rester bloquée une partie du repas sur un élément. Ouverte il y a quelques mois par une Américaine, la Buvette du 28 rue Monnier dans le IXe à Paris a également son pendant à New York. Les photos du site font diablement envie et cela se confirme, je me sens bien une fois rentrée dans ses murs. Les magnifiques plafonds qu’on dirait sculptés et teints d’argent, les matières comme le bois et la pierre, le comptoir et ses bouteilles de vins affable, les chaises d’écolier, la grande ardoise au mur qui reprend les régions viticoles, il y a de l’esprit. Et puis, il y a la carte, une succession de thèmes qui mettent en appétit, les légumes, les tartines, les poissons, les prix sont entre 5 € et 9 €. Je comprends (et je me souviens de ce que j’ai lu) qu’il y a un esprit tapas donné à tout ça, l’idée de partage, de petites assiettes qui se chevauchent, avec plaisir. Et pourtant, quand les assiettes arrivent… Elles sont petites (je vous préviens, je vais rester bloquée tout le long là dessus) et ce qu’il y a dedans n’évoquent pas vraiment l’esprit de partage et de dégustation facile, je m’explique.
Betteraves cuites, sauce au raifort et amandes concassées. C’est joli, ça fait envie, c’est frais. Derrières, ce sont les fenouils avec une note légèrement acidulée, bons hein, mais je ne m’enlève pas de l’idée que deux demi petits fenouils à 7 € l’assiette, c’est léger. Et puis partager ou manger avec les doigts des légumes plein de jus, pas facile.
Le poisson du jour, les moules au safran. Très, très gourmandes j’avoue, avec beaucoup de crème, de brunoise de fenouil, de vin blanc qui ont bien mitonné et dans lesquels les moules ont bien lâché leur sucrosité. Il y a aussi une note de fromage, comme du parmesan je dirais, mais je suis peut-être à côté. Là-aussi, le bol est petit, à 9 €, avec une tranche de pain grillée pour saucer. Le chevauchement d’assiettes fait qu’un moment, ça devient compliqué de débarrasser les coques de moules vides. Bref, ça manque un peu de cohérence entre l’idée et les plats qui ne se prêtent pas selon moi au format petites assiettes « à picorer ». Vous avez déjà « picoré » des moules à la crème vous ? Non, on en a plein les doigts, c’est trop bon, mais ça se mange comme un vrai plat entier. Sauf que là, c’en est pas. Même chose pour le croque monsieur de mon accompagnatrice (on l’aperçoit dans le fond), deux gros morceaux appétissants qui dégoulinent de fromage, amis posés en équilibre sur cette satanée mini assiette (allez le découper dans l’assiette après).
Comme je n’ai pas la sensation d’avoir assez mangé, je commande un dessert. Le voici, une tarte tatin très bien exécutée, à n’en point douter, parfum de pommes confites, pâte brisée fine, avec sa cuillère de crème fraîche épaisse d’une saveur presque beurrée.
L’addition finale, c’est 21,50 €, ce que l’on pourrait qualifier de raisonnable. Je reste pourtant légèrement agacée de cette incohérence entre les contenants et leur contenu. Cela me laisse une impression de cuisine étriquée, de plats bien faits mais pas dans leur assiette. Dommage, c’est une cuisine généreuse en goût, mais la petitesse du contenants/contenu finit par l’emporter.
La Buvette Gastrothèque, 28 rue Henri Monnier, 75009 Paris, 01 44 63 41 71, métro Pigalle, Saint-Georges
Pas pour les touristes!!! Si vous avez des enfants, évitez cet endroit. Le personnel donne la priorité aux gens sans enfants. Ils nous ont fait attendre durant 2 heures en nous disant que le temps d’attente n’était que de 30 minutes. Après tout ce temps d’attente, ma petite famille et moi sommes reparti le ventre vide …a 22:30!!!
IL est clair que le lieu n’est pas vraiment adapté aux familles.