Lors de mon expérience chez Pic à Valence, j’ai été émue et émerveillée par ce dîner qui incarnait tout ce qui fait selon moi le faste, la beauté et l’art d’un grand restaurant (oui, je ne lésine pas sur les mots, mais je crois que ce fut l’une de mes plus belles expériences au restaurant, professionnellement parlant). A l’ouverture de la Dame de Pic il y a quelque mois, j’avais comme une appréhension… et si j’étais déçue ou que le charme n’opérait pas ou moins ? Quelque chose se rapprochant du doute à l’idée de la différence ou du changement (très française me semble-t-il). Bref, une jolie occasion à fêter il y a quelques jours m’a fait franchir le seuil de la Dame de Pic (la curiosité a pris le dessus, heureusement). Un décor très blanc, des toiles comme décorées de bas-reliefs, des bois chaleureux, des banquette confortables et cette cuisine ouverte à la fois sur la rue et sur la salle de restaurant. Je perçois quelque chose de Pic et en même temps, c’est différent. Ici, je suis bien à Paris et dans un lieu se rapprochant de l’esprit brasserie. Cela me fait tout de suite penser à Alexandre Bourdas qui en ouvrant Pascade pouvait entendre des clients lui reprocher de ne pas retrouver la cuisine du Sa.Qua.Na. Évidemment, c’est une autre envie du restaurateur et c’est bien qu’il s’exprime différemment ! Mais je laisse de côté ces querelles des anciens et des modernes, le moment est venu de découvrir la cuisine de La Dame de Pic. Les cartes arrivent, chacun des trois menus est accompagné d’une touche à parfum et d’un texte d’introduction. Moi qui suis très sensible au parfum (à 16 ans, je voulais être nez), je me suis laissée porter, sensible à « l’Odyssée exotique » (j’aimais aussi beaucoup le côté sous-bois de « Feuilles d’automne »).
« Berlingots » garnis de chèvre frais fumé avec une note de yuzu et posés sur une purée de courge musquée de Provence au café bourbon pointu. Je pense que la phrase parle d’elle-même. L’accord était sublime, on avait envie d’y revenir tout le temps, c’était chaud, harmonieux et réconfortant.
Le filet de bar, ses cocos de Paimpol en crème et entier, des parfums d’anis vert et de feuilles de cannelier. L’accord de parfums est là encore d’une délicatesse absolue.
Oh celui-là… Une tranche de poitrine de cochon incroyablement confite, une belle figue tout aussi confite sur le dessus, du jus serré et ce rouleau de purée d’aubergine à la fève tonka. J’en bavais avant chaque bouchée.
Le vacherin au parfum de rose, de riz, de gingembre et de thé sencha. Si j’ai retrouvé avec plaisir tous les textures du vacherin (glacée, fondante, craquante), la délicatesse des notes était tellement poussée qu’elle m’a fait passer un peu à côté des parfums. Comme un parfum très, très léger qui se sent à peine sur la peau. Si je devais rester dans la métaphore du parfum, je dirais qu’il n’était pas assez capiteux à mon goût ^_^
Par contre, les macarons au matcha, ils envoyaient sévère du thé vert et c’était très bon ! Plus petites tartelettes guimauves noix de coco.
Côté prix, il y a un menu déjeuner à 49 €, les autres menus : 79 €, 100 € et 120 €. Ce que je trouve raisonnable pour une occasion particulière.
La Dame de Pic, 20 rue du Louvre, 75001 Paris, 01 42 60 40 40, métro Louvre Rivoli
Quel festin, les tartelettes guimauve à la coco sont diablement appétissantes, on a très hâte d’aller faire un tour chez Mme Pic.
xx Le Grumeau
Ça fait envie c’est clair…
Merci pour vos commentaires et oui, je pense que cela fait partie des jolies tables pour les jolies occasions.