La Laiterie aux portes de Lille, à Lambersart, c’est un lieu cosy, raffiné, cerné par une verdure dense et joliment entretenue. L’accueil se fait très aimable, très attentionné, tandis que les repas d’affaire se multiplient à l’heure du déjeuner. Premier indice cependant de quelque chose de différent, Janis Joplin est en fond. Les premiers arrivants s’installent dans le salon près du bar, le chef Benoît Bernard est là pour saluer et proposer un « coup à boire ». Et c’est là qu’on se dit que quelque chose est vraiment différent ici. Peut-être l’avez-vous déjà aperçu, ce géant coiffé de dreadlocks et vêtu d’une chemise arrivant un peu au dessus du nombril (la force de la carrure). On le dirait sorti des mers du sud et on l’imaginerait volontiers juste en pagne sur le bord de la plage à faire griller le poisson fraîchement pêché. Si je vous le décris, c’est qu’à La Laiterie, classique en apparence, le personnage principal est le chef et le moment se joue autour de lui ou lui autour de vous (c’est ce que les gens viennent chercher, on le comprend vite et ça marche, la salle était comble). Il s’en amuse, rentre dedans et vient s’assoir en salle à plusieurs reprises à la table de quelques copains. Une décontraction qui cache cependant une attention permanente sur ce qui se passe chez lui et l’envie farouche de procurer du plaisir chez tous. Notre rencontre s’est faite autour des champignons sur lesquels j’étais venue le faire parler, du coup…
A partir des oronges reçus le matin même, voici la poêlée de ces champignons qui prennent de magnifiques couleurs à la cuisson. Les mi-crus sur le dessus cachaient ceux bien saisis dans un jus de volaille m’a-t-il semblé et quelques herbes pour rafraîchir le tout. Trop bon bien qu’un peu trop salé, ce que j’ai signalé au chef. J’en profite pour dire que je ne tiens pas toujours rigueur d’une erreur qui peut arriver dans une cuisine, par contre, je mets un point d’honneur à le signaler au chef ou au serveur, ça sert forcément.
Homard breton et cèpes. Avec les cèpes fondants, les différentes textures du homard, le côté ferme de certains morceaux, d’autres plus souples ou plus secs ou humides étaient un vrai bonheur à découvrir au fil des coups de fourchette. Les cèpes au début de l’été peuvent revenir un peu, le chef en avait, coup de chance.
Tarte framboise-pistache. Pâte fine à la pistache, petit crémeux (avec une pointe de chocolat blanc peut-être) auréolé de pistaches, de framboises et couronné de glace à la pistache. Difficile de ne pas apprécier…
Le chef était un peu désolé de ne pas me servir son menu de saison, mais cette formule adaptée à mon sujet champignon. Je ne l’ai pas regrettée personnellement, mais je suis curieuse de revenir et d’en savoir plus.
Menus à 45 € (le midi uniquement), 52 €, 72 €, 105 €
La Laiterie, 138 avenue de l’Hippodrome, 59130 Lambersart, 03 20 92 79 73
Adresse que tout fin gourmet de la région se doit de connaître pour une cuisine franche et délicieuse et cette ambiance caractéristique que le chef a su donner à l’endroit.
Un chef étoilé qui en mériterait plus d’une pour son talent et sa générosité.
J’y ai goûté le meilleur ris de veau braisé de ma courte existence.
N’hésitez pas à y retourner effectivement 😉
testé en début d’année et j’avoue avoir été un poil déçue car c’était finalement (paradoxal quand on voit le chef) assez classique
– J’aime bien votre « courte existence » Gegedu59112 😉
– Marie, ce que j’ai goûté était effectivement assez classique, mais très bon et très bien fait. Moi dans ce cas, je ne cherche pas forcément à être emmenée sur une autre planète.