Je me plonge en ce moment dans les nouvelles adresses axées sur la mer et je peux vous dire que La Marée Jeanne des abords de la rue Montorgueil a tout pour plaire. Il faut dire que le restaurateur Frédéric Hubig qui en est à l’origine a un don pour créer des adresses à l’identité savoureuse et bien dessinée (Jeanne A, Jeanne B, Astier, Sassotondo). Le décor conçu par les architectes du cabinet Samuel Nageotte joue avec les codes des lieux maritimes (poissonnerie, restaurant de poisson, aquarium), sans jamais tomber dans l’excès. Bleu marine, carreaux brillants, filet de pêcheur, bois de coque, poissons stylisés et colorés sont présents dans des formes inattendues et créent une jolie harmonie autour de la carte de produits marins cuisinés. S’il y a bien des huîtres (accompagnées de condiments), un poisson grillé (dos de maigre et graines de fenouil) et un poisson entier en croûte de sel, tout le reste est cuisiné, inspiré et audacieux, avec une grande partie des suggestions proposé en petits et grands formats, à partager ou non et j’avoue qu’il est assez difficile de faire son choix. Tout est savamment orchestré, de la cuisine ouverte sur la salle au service mené avec gentillesse et professionnalisme.
Le morceau de beurre au sel fumée de notre ami Jean-Yves Bordier.
Mousseline soufflée et sauce homardine. Une sorte de quenelle revisitée hyper moelleuse et fondante dans sa sauce crémée aux notes de crustacés, je pense que j’aurais pu en manger au moins deux de plus.
Tartare de bar aux algues, avec un jus mousseux à l’huître. Les dés de poisson sont tendres et j’avoue que la texture et la saveur des algues leur sied délicieusement bien, le tout enrobé par une sauce délicate. C’est marin et très gourmand.
Je voulais juste que vous jetiez un œil au consommé homard, poivrade et coco… Un bouillon presque sucré, des petits morceaux de chair de homard, de l’artichaut poivrade émincé qui amène de l’astringence et des petits haricots coco un peu plus de mâche et de texture. J’aime beaucoup !
Vous allez rire, mais je garde un si délicieux souvenir de la tourte de canard de Jeanne B que quand j’ai vu « feuilleté rouget barbet, colin, chorizo », il y a eu comme un éclair dans mon esprit (= pâte feuilletée, beurrée, garniture goûteuse) et je n’ai pu résister. Un plat reconstituant, entre chairs de poisson, feuilleté beurré et croustillant, petites carottes poêlées au beurre et mesclun bien assaisonné et moi je suis contente de cet éclair.
Il y avait la tartelette chocolat et crème praliné servie à nos voisins qui avait l’air terrible. Et puis pour une fois, ma raison… C’est donc une salade d’agrumes (orange, pamplemousse, pomelo, petites rondelles de kumquat séché) et un granité à la vodka et à l’orange qui concluent le repas. La note alcoolisée de vodka dans les agrumes, c’est terriblement bon. Il y a aussi le jus des agrumes rehaussé par une herbe ou je ne sais quoi qui prolonge les parfums.
Les prix ? Formule déjeuner à 18 € composée de trois plats en petit format. A la carte, comptez de 5 à 10 € les petits formats (les 3 premiers en photo) et de 18 à 24 € pour les plats et de 7 à 9 € pour un dessert, ce qui fait une addition moyenne de 40 €. A savoir, ouvert 7 jours sur 7 et en continu de 12h à 23h !
La Marée Jeanne, 3 rue Mandar, 75002 Paris, 01 42 61 58 34, métro Sentier, Etienne Marcel