Hier midi à la Marlotte, un prêtre et son éditeur (de livres religieux) à ma gauche, un couple s’apprêtant à procéder à l’échange de voeux, croix autour du cou, à ma droite, bref, un repas béni des Dieux. Cette grande table aux accents bourgeois, reprise depuis peu par Gilles Ajuelos (anciennement à la Bastide Odéon), serre au maximum ses belles tables nappées de blanc immaculé et se gonfle à bloc de bons vivants (mes voisins n’ont pas négligé le verre de vin compris dans le menu et je ne parle pas des tablées aux pommettes roses et aux coups de fourchette sauvagement données dans la gargantuesque profiterole, servie avec son petit pot, sorte de puits sans fond, qui n’en finissait plus de déverser son chocolat chaud). Les tissus couleur potimarron aux murs, les banquettes de cuir noir au toucher autruche, la machine à couper le jambon d’un beau rouge grenat, le plateau de morbier appétissant et le service aux petits oignons vous reçoivent à la perfection.
Une rémoulade de panais délicieuse (original le panais râpé et mayonnaisé), recouverte de truite marinée, qui manque de tonus. Le goût de truite délicat s’efface derrière la manière rémoulade (relevée un tant soit peu). J’oubliais les pleurotes au chapeau trempé dans le vinaigre qui vous met la larme à l’oeil par son acidité.
Je vous le concède, il va falloir écarquiller les yeux, la lumière tamisée du lieu ne mettait pas particulièrement en valeur les teintes foncées de ce magret de canard. Un magret cuit rosé comme je l’ai demandé, une viande tendre, agréable, mais comme souvent, je ne m’extasie pas sur le magret de canard. Passons, la vraie découverte fut ce chou rouge (que je fuyais comme la peste depuis quelques années) cuit au jus de pomme, révélant des accents sucrés et une véritable suavité dans la note de chou rouge (ce qui, après un séjour en Allemagne et une expérience malheureuse, me paraissait peu probable).
Le pain est de Poujauran, autant vous dire que je m’en suis donnée à coeur joir du côté de l’assiette à saucer…
Formule déjeuner extra : 23 € et à la carte : 30-40 €, fermé le dimanche.
La Marlotte
55 rue du Cherche-Midi
75006 PARIS
T 01 45 48 86 79
Métro Sèvres-Babylone, Rennes
Tags Technorati : la marlotte, table a decouvert
Effectivement, E. Rubin lui avait déjà donné ses 2 coeurs dans le Figaroscope d’il y a deux semaines, cela a donc bien l’air de valoir le déplacement…
Je n’irais pas jusqu’à dire que ça vaut le déplacement si l’on est à l’autre bout de Paris, mais du côté du 6e, à confess’ ou autre, oui.
Côté prix et choix, la carte des vins vaut-elle le coup ?
Côté prix et choix, la carte des vins vaut-elle le coup ?