Je ne m’aventure pas souvent dans le triangle d’or de Paris, j’ai nommé le VIIIe et sa rue du Colisée qui va des Champs-Elysées à Saint-Philippe-du-Roule. Et pourtant, il y a quelques mois, avant que n’arrive ma pêche melba, j’ai eu l’occasion de goûter à la cuisine italienne de Thierry Burlot au Caffè qui ouvrait à peine. Hmm une adresse rue du Colisée, hmm une adresse costienne avec ses serveuses étirées comme des lianes, ses serveurs limite désinvoltes, sa cuisine nettoyée de tout soupçon de cuisinier ou de saveurs trop prononcées (à la rigueur, les frites allumettes, je les trouve pas si désagréables). Bref, je ne porte pas la restauration façon Costes dans mon cœur vous l’aurez compris, mais comme je connaissais la cuisine de Thierry Burlot depuis longtemps, je fus tentée. J’allais vous dire que c’était le premier Costes qui figure ici, ce n’est pas vrai, j’ai déjà posté sur l’un d’eux partagé avec un chef : Thoumieux. Qu’est-ce que cela dit alors ? Un décor finement ciselé entre design italien, végétation luxuriante, années 50, chic parisien et petits recoins où se lover, sincèrement, c’est très réussi. Le service ? Une liane, mais gentille et d’autres sympathiques, à l’époque, ils attendaient le sommelier, c’était effectivement souhaitable, car la carte des vins est composée selon le chef de pépites italiennes et mérite donc quelque récit qui nous emmène hors de Paris. La carte ? Des suggestions aux sérieux accents régionaux, beaucoup d’intitulés qui font envie, des produits sélectionnés par le chef qui a sillonné une bonne partie de l’Italie. Les prix ? On est rue du Colisée dois-je le rappeler, il faut donc compter au minimum 40 € pour une entrée et un plat.
Rien que pour ça, j’étais contente d’être là. Mise en bouche : une focaccia d’enfer (que je n’hésite pas à tremper dans l’huile d’olive, malgré le fait qu’elle en soit déjà naturellement imbibée), une petite baguette et d’autres pains bien faits (signés de la maison). L’huile d’olive proposée à table est d’ailleurs changée en fonction des plats que l’on choisit.
Cèpes grillés sur la plancha, fine couche de craquant avec un goût et un gras de jus de cuisson de viande (terrible), ricotta de bufflonne, insert de noix dedans et salade fine et presque amère. Un enchantement de produits goûteux et de finesse à la fois !
Oh mince j’en salive dès 9h57… Un risotto, cèpes, parmesan, un peu de jus de cuisson, un crémeux délicieux avec plongés dedans des grains de riz qui se détachent les uns des autres, comme un collier de perles nacrées.
Un dessert curieux qui fait écho à cette entrée si connue (et si saccagée dans les restaurants français), glace à la mozzarella déroutante, coulis de tomate très savoureux et tomate à peine confite (je dirais de la variété oblongue si j’avais été dans le test de Topchef lundi :-), c’est rafraîchissant, gourmand, léger. La feuille de basilic, on peut aussi faire sans.
Les prix je vous disais, comptez 40 € pour une entrée et un plat et plus de 50 € avec un dessert, la carte est affichée sur le site, vous verrez. Si vous avez un rdv dans le quartier, business ou autre, pensez-y, c’est une affaire qui mérite qu’on s’y attarde, les goûts n’y sont pas communs et le décor a de quoi dépayser.
Caffè, 9 rue du Colisée, 75008 Paris, 01 53 75 42 00, métro Franklin D. Rossevelt, Saint-Philippe du Roule
Un petit mot hors-sujet pour te dire que même si je ne laisse pas souvent de commentaires je lis régulièrement ton blog avec beaucoup de plaisir.
Tes adresses sont des perles!
Dès que je suis sur Paris,
la lecture de ton blog fait partie de mon rituel pour être sûre de passer une agréable soirée dans un restaurant de qualité 🙂
donc merci!
Je suis tout à fait d’accord avec votre analyse sur ce restaurant.
J’y suis allé à reculons (QUOI?? RUE DU COLISEE ??? UN COSTES ??????)
Mais au final une bonne surprise.
Nous étions 6 amis, dont 4 au palais averti, et les avis ont été unanimes : C’est bon !
Les vins aussi sont pas mal, et pas hors de prix (vin blanc italien pour notre part)
Le service rien à dire, le serveur (Mouss) a été agréable et plein d’humour.
Alors oui c’est pas donné, mais c’est le quartier aussi qui veut ça !
– Sooishi, je suis touchée, c’est très agréable à lire, merci !
– Simon, je suis bien contente de partager cet avis avec vous.