Bon, c’est parti d’une légère méprise, j’étais persuadée qu’on pouvait s’asseoir au comptoir de L’Avant-Comptoir et qu’on pouvait y déjeuner, tranquillement peut-être pas, mais prendre un peu son temps. En fait, le comptoir ne comptait aucun tabouret, dans moins de 5m2, il distribuait sandwichs, charcuteries et ballons de vin aux copains du quartier, gens pressés. Du coup, on s’est « retranché » sur le Comptoir du Relais, si je puis dire ainsi. La terrasse était pleine, comme à peu près les 24h sur 24 que compte l’ouverture du bistrot d’Yves Camdeborde. Un gentil serveur nous indique d’attendre une vingtaine de minutes et à voir les joues de bœuf dans l’assiette en face, je dis banco. Non, je ne dis jamais banco. Bref, le serveur visait juste, à peine 20 min plus tard, on avait notre table, à côté de touristes, de re-touristes et d’un jeune couple, dont le gars était trop content de dire à son pote au téléphone, « je suis au resto du chef de Masterchef ».
La carte est longue comme le bras, j’avais oublié, les plats depuis ma dernière venue (il y a 2 ans je crois) n’ont pas changé, salades gourmandes (celle au foie gras, artichaut et haricots verts servie à mon accompagnatrice), assiettes de salaisons, de fromages et plats mitonnés qui font envie. Comme cette poitrine de veau braisée aux épices tandoori. Décidément, ai-je pensé, des épices tandoori sur la pluma au Mini Palais, cette fois sur la poitrine de veau. Discrètes là encore, juste pour relever, la poitrine est croustillante et caramélisée sur les bords, avec son gras qui fond tout de suite sous la dent, ses bons haricots blancs encore fermes, ses herbes, ce jus réduit, nappant, c’est trop bon. Et puis avouez que c’est beau, non ? La pâte du chef qui fait du bon bistrot : c’est « joli » et bon.
La crème au chocolat, qui a presque un goût de glace au chocolat, je ne sais pas si vous voyez. Fraîche, légère, onctueuse, mais pas trop, bien avec sa demi cuillère de crème anglaise versée dessus. Mais j’avoue que j’ai presque regretté de n’avoir pas pris les perles du japon façon riz au lait et framboises séchées choisies par mon accompagnatrice. Moi qui ne suis pas folle de perles du Japon, celles-ci étaient enrobées d’une crème dense vanillée, et avec ses framboises séchées et légèrement acidulées, c’était terrible et plus aventureux (en même temps, j’ai de sérieux doutes quant à mon éventuelle âme d’aventurière).
Les prix ? Pas de formule, il y en a un peu pour tous les goûts (coûts), pour moi, l’addition est de 23 € (plat à 17 € et dessert à 6 €). Sinon, ça peut aussi grimper, comptez suivant votre choix 40 € environ (entrées aux alentours de 15 €, plats entre 16 et 25 €, desserts entre 6 et 9 €.
Edit : ma consœur Cécile soulève la question du dîner, pardonnez moi, je ne l’ai pas évoquée. C’est que pour moi, elle est devenue tellement kafkaïenne que j’ai décidé de définitivement abandonner… Le soir, Le Comptoir du Relais nappe les tables et propose un menu à 50 € et quelques (je n’ai pas suivi depuis le temps), vraisemblablement très, très intéressant. Vus l’étroitesse des lieux et son lien avec l’Hôtel du Relais, le carnet de réservation se remplit plus vite que son ombre et il faut des mois d’attente pour avoir une table le soir.
Edit 2 : Clotilde nous signale qu’il n’y a pas de réservation le soir le week-end, mais là, il s’agit de la carte bistrot comme celle du midi.
Le Comptoir du Relais, 9 Carrefour de l’Odéon, 75006 Paris, 01 44 27 07 97, métro Odéon
En tout cas, une qui a de la chance, c’est ton « accompagnatrice » : très mystérieuse, celle-ci. Toujours la même ?
Midi? Suis allée un soir et on m’a sorti que c’était exclusivement sur réservation, même au 2è service, que ca faisait des années que c’était comme ça. première fois que j ‘entendais ça au Relais
– Paulette, certainement pas, ça varie chaque jour
– Cécile, tu soulèves un gros oubli de ma part, je n’évoque pas l’heure du dîner, j’y remédie tout de suite… Et oui, c’est à l’heure du déjeuner qu’il n’y a pas de réservation.
Cécile et Caro, je me permets de préciser qu’en fait, c’est sur réservation uniquement le soir en semaine : le samedi et le dimanche, c’est sans réservation midi et soir.
C’est vrai Clotilde, tu me l’avais dit ! Par contre, on est d’accord que le soir du samedi et du dimanche, c’est carte du bistro comme le midi.
Et pour compléter, quelques photos version hiver (avec plaid sur le cuissot…) > http://babyloner.blogspot.com/2009/02/restaurant.html
Pour t’accompagner, j’imagine que la liste d’attente est longue ? T’aurais pas un concours pour passer un déjeuner/dîner avec toi ?
S’il y a concours, je m’y inscrit derechef (ainsi que ma Comtesse d’épouse) !
ça a effectivement l’air d’être super bon ! Mais vu l’attente… c’était déjà interminable avant MasterChef, alors là… j’ai pas le courage ! 😉
Bien, pas mal d’accord mais il n’ y a vraiment pas de quoi se rouler parterre.
A donner un peu d’argent il vaut mieux le donner à bien d’autres jeunes cuisiniers qui se débrouillent pas si mal dans Paris.
Puis j’avoue que c’est comme les chanteurs, les cuistots dès qu’ils ouvrent la bouche , certains, louchez du coté de Camdeborde faux costaud mais grande gueule à voir et revoir dans Masterchef, c’est à vous dégouter de manger chez eux.
C’était ma minute de fiel … overdose de ce type d’adresses bien cuites, alors qu’on a « incendié » Playtime au lieu de lui donner une vraie chance.
Sur ce je téléphone pour aller manger pas loin de la Gare du Nord avec un pote pour se changer les idées.
Ayant eu le plaisir il y a quelques années de connaitre et cotoyer un peu Yves Camdeborde , je ne peux pas laisser dire du mal de lui. C’est quelqu’un de foncièrement gentil et généreux et incroyablement talentueux. Je dinais presque toutes les semaines à la Régale et jamais je n’ai eu de lassitude ou de déception . N’habitant plus sur Paris je n’ai malheureusement pas eu la chance d’aller au Relais mais je sais de sources sures que l’histoire est toujours aussi belle et l’assiette aussi bonne.
– Paulette, François G, désolée, pas de casting en vue 😉
– Chloë, perso, je ne tiens pas longtemps devant, mais je ne suis pas la bonne cible.
– Claude, du bien fait, il n’y a pas de raison de ne pas le dire. Je suis d’accord pour dire qu’il a été très présent dans les journaux très longtemps et que ça devenait fatigant. Quant aux jeunes chefs, on est tous d’accord pour aller chez eux et leur donner notre argent. Playtime ? J’ai donné, pas aimé, mais pas assassiné. Après, c’est une question de goût, mais pour ma part, j’ai trouvé que la plupart des plats n’étaient pas cohérents, sentaient la fusion malhabile, la confusion.