Me voici une nouvelle fois chez Olivier Roellinger à Saint-Méloir des Ondes en Bretagne (après un déjeuner somptueux au milieu des pins il y a trois ans), à deux pas de Cancale où quelques minutes avant l’heure du déjeuner je regardais les tracteurs se relayer pour aller cueillir les huîtres dans la baie et les amateurs déguster et jeter les huîtres par dessus le muret où ils sont assis en formant une montagne de coquilles, une tradition. A quelques minutes de là donc, le Château Richeux affiche ses couleurs de pierres bretonnes, sa bourgeoisie, ses jardins où se promener des heures durant et cette baie où les yeux pourraient se plonger pour l’éternité. On prend place à l’une des tables de la plus grande salle. Le couple à la table la plus idéalement située (collée à la grande baie vitrée) semble fier et honoré de profiter de la vue (essayez de la réserver un jour). Le parquet grince un peu, les nappes sont d’un blanc immaculé, il fait un peu chaud, surtout lorsque le Savennières monte aux joues, le calme règne et la lumière est avec nous.
Des petites choses à grignoter entre pétales de légumes, sablés, terre et mer…
Les beurres sont là aussi, demi sel et poivre, tous deux au lait cru d’une production fermière.
Les crevettes bouquet poêlées au gingembre et au rhum des Antilles. J’enlève à peine la tête et je savoure les saveurs sucrées et le jus de ces crevettes encore un peu chaudes, je peux mourir tranquille.
Les Saint-Jacques à la surface parfaitement dorées et au cœur tendre comme le jour, purée de panais, purée de carottes pourpre (je crois), beurre mousseux, chou romanesco, girolles, moi je n’ai rien à ajouter.
Parmi tous les desserts du charriot (mais quel supplice !), je choisis le millefeuille, le macaron pomme et noisettes, le nougat au miel, la guimauve au cumbava et le sorbet au coing (l’un des meilleurs jamais goûtés). Il y avait aussi les profiteroles de fou, la tarte chocolat caramel et le Paris-Cancale (goûtés au déjeuner précédent), un sorbet au safran divin… Avec un Savennières tendre et aromatique, on est très, très bien.
Des produits de la mer incroyables, des façons d’accommoder simples et sublimes, entre épices, délicatesse et distinction. J’ai également adoré le café avec les caramels et les petits biscuits aux épices de la maison dégustés dans les gros fauteuils du salon embaumé par les parfums de cire et d’encaustique avant de rejoindre les jardins, les ânesses et les vaches à l’épaisse fourrure rousse.
Les prix : le menu ici était facturé 65 €, il reste cependant à la carte un menu à 32 € (sans choix) tout à fait convaincant et il y a aussi le menu des classiques d’Olivier Roellinger à 150 € je crois. Et j’oubliais le Grignotage des bords de mer qui correspond à toutes les entrées et tous les plats du premier menu à partager en deux plateaux (je ne sais plus le prix).
Le Coquillage, Château Richeux, Le Buot, 35350 Saint-Méloir des Ondes, 02 99 89 64 76