C’est avant de me rendre en classe à 14h pour donner un cours sur l’écriture gastronomique aux étudiants de Master Gastronomie, Tourisme et Vin à l’Université d’Angers que j’ai déjeuné au Pois Gourmand. L’année dernière, j’avais ainsi découvert Chez Rémi. Dans le quartier des universités, au coin de deux rues, l’adresse affichait complet hier midi. Carrelage et murs blancs, tableaux colorés sur le thème du vin, livres sur les vignerons du coin et d’ailleurs, ardoise blanchie de suggestions et même quelques bouteilles exposées dans les toilettes (c’est la première fois que je vois ça), il semble que la maison aime défendre ses crus. Je sens d’ailleurs une pointe de désappointement quand je dis au monsieur de la salle que je ne boirai pas de vin (4 heures de cours m’attendait à l’issue). Il enlève le verre, le fait tinter contre les autres sur le bar, on sent comme un crève-cœur (pas tant pour la vente, mais pour le plaisir de conseiller, de guider), il semble se résilier cependant. A la carte, de la saison, du bistrotier, du qui fait envie (parmentier de joue de boeuf en entrée, moi ça me plaît, mais je me répète, mieux vaut que je reparte le corps léger). Formule à 19,50 € à midi avec entrée, plat et dessert, je me contenterai des deux premiers.
Le velouté de potimarron au goût franc de potimarron et d’une texture délicieusement soyeuse et petite quenelle de crème fouettée qui apporte à chaque cuillère de la fraîcheur et un peu plus d’onctuosité. Les éclats violets sont, je le comprends à la dégustation, non pas des pétales de fleurs comme je l’imagine, mais du chou-fleur violet râpé à cru. Ce que je trouve judicieux, savoureux et élégant.
Un peu long à arriver, voici le filet mignon de coche (coche comme cochon, il s’agit en fait d’une femelle qui a déjà mis bas m’explique-t-on et dont la viande plus saignante est volontairement ici servie rosée). Parfaitement saisie, la viande est servie avec une crème dans laquelle a infusé du chorizo (il y a aussi quelques allumettes de chorizo, très bon soit dit en passant) et des petits légumes aussi variés que colorés. Purée de céleri, carotte goûteuse, petite betterave exquise, brocoli et pommes de terre frites, moi je suis conquise. Surtout quand j’apprends au moment de régler que le chef est seul en cuisine (pas de plongeur, personne pour l’aider, ce qui explique le brin d’attente, tout excusé).
Les prix ? Formules à 16,50 € et 19,50 € au déjeuner et menu le soir à 26 €, fermé samedi et dimanche
Le Pois Gourmand, 42 avenue Besnardière, 49100 Angers, 02 41 24 09 25