Une table joliment anachronique cachée dans un très discret hôtel germanopratin, L’Hôtel (c’est son nom) à qui Oscar Wilde a laissé une note indécente à son décès (celle-ci ainsi que les relances du directeur de l’époque figurent dans la chambre où il séjournait). Avant d’atteindre Le Restaurant (c’est son nom aussi), surtout, pensez à lever les yeux vers l’oculus au sommet des six étages de L’Hôtel, je ne vous en dis pas plus… Côté salle, une vingtaine de couverts plongés dans le confort et la désinvolture du style Empire recréé par Jacques Garcia. Velours bordeaux, tables basses, lumière enveloppante, marbres et boiseries en trompe-l’œil, parfois, ça peut être encombrant, ici, c’est désuet à souhait et on en profite jusqu’à la dernière bouchée. En cuisine, c’est le jeune chef Philippe Bélissent qui officie, avec des notes classiques boostées par la gourmandise du chef et des produits magnifiques. A la carte, comptez 90 €, mais celle pour laquelle on vient ce jour affiche le prix de 42 €, une formule déjeuner pourvue d’une jolie prestation, où je vous préviens tout est imposé (que vous choisissiez l’entrée et le plat ou le plat et le dessert). Idéal pour des retrouvailles amoureuses ou même un rendez-vous d’affaire que vous souhaiteriez discret, en bref, un romantisme à tout craint.
En mise en bouche, un velouté de potiron mousseux et quelques dés de châtaigne parfumés au jus de viande dans le fond, absolument exquis.
On poursuit avec des pétales d’avocat posés sur une chair de tourteau fine mêlée de dés de pommes et de fenouil, le tout suavement assaisonné d’huile d’argan (une saveur de noisette et un parfum fleuri en bouche) et de zestes d’orange. Onctueux et revigorant.
A suivre, des noix de saint-jacques charnues et bien saisies, accompagnées d’un risotto crémeux de petites pâtes dites « langues d’oiseaux » qu’on retrouve souvent au Maghreb (dans le risotto, on sent encore le parmesan qui croque) et d’une mousse de bisque (de homard bien sûr) assez relevée, comme une pointe de piment qui finit de chauffer en bouche.
On voudrait que ça se prolonge encore, mais le dessert nous comblerait de trop. Café à choisir à la carte (un moka fruité ce jour-là), des cannelés caramélisés à souhait, des nougats fameux (bourrés de pistache, de croquant et un délicieux parfum de miel) et des pâtes de fruits rouges.
Le Restaurant
13 rue des Beaux-Arts
75006 PARIS
T 01 44 41 99 01
Métro Saint-Germain des Prés
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Quel raffinement!
tes photos mettent l’eau à la bouche!
J’adore… Les chambres sont magnifiques, le service est charmant, la table mérite amplement son étoile. Et ne pas oublier d’évoquer la Piscine !!!
Je suis allée deux fois et j’ai trouvé très bien l’endroit et le menu, le chef est venu nous saluer la deuxième fois quand je dinais avec des amis dans la cour cette été, c’était très agreable.
– Eliz, merci.
– Laurent, ne me dis pas que tu as eu la chance d’y passer une nuit… C’est mon rêve ! As-tu osé la chambre Arletty ? A moins que tu aies préféré le lit d’Oscar Wilde… Peux-tu nous en dire plus sur la piscine ?
– Monica, quelle classe ! La cour est pittoresque à souhait.
Mmhhh ces photos ravissent autant les pupilles que les papilles… ça donne envie !
Caroline, je suis tenu au secret professionnel… Plus sérieusement, j’ai visité plusieurs chambres ainsi que la petite piscine réservée aux clients de l’Hôtel, réservation à l’heure, uniquement par et pour une chambre, donc très intime… A noter le coin bar où il est très agréable en fin de soirée de partager quelques coupes.
– Calirel, merci !
– Laurent, ceci vaut un mail en apparté…
Caroline, I am so glad to read about Le Restaurant. I haven’t been there in a long time and I was wondering if it was still as good as I remembered. I can’t wait to go back. Merci.
– Dorie, it was a great pleasure… Don’t wait more !