En ce moment, c’est du côté du bistro que ça se passe chez Table à découvert (avant les pépites du Cher et de la Nièvre, des instants magiques vous verrez). Une adresse de quartier donc, pas mal troussée, qui prend la place d’un grand salon de thé. La rue des Deux Ponts, du Pont Marie au Pont de la Tournelle, c’est celle qui traverse l’Ile Saint-Louis. Un quartier qui me donne surtout l’impression aujourd’hui d’être occupé par les touristes et quelques habitants très chanceux. Derrière la devanture sombre, se cache un sérieux coup de fouet, la salle tout en longueur se voit revivre depuis les conséquents travaux. Une enfilade de tables couleur ébène plongée dans une atmosphère douce et fraîche. Aux murs, des multitudes de casiers colorés, exposant fièrement la collection de poules de celle que je soupçonne être la patronne. Des poules dans toutes les matières, toutes les couleurs, amusantes à regarder. Au dessus du comptoir, les tons pastels, vieux rose, crème, apportent cette douceur dont je vous parlais. L’équipe est animée, on sent l’envie de faire plaisir après 8 jours d’ouverture. La salle se prolonge sous des plafonds refaits, façon vieillis, jaunis, jusqu’à la petite salle au fond à gauche, isolée par quelques vitres, idéale pour des grandes tablées. La cuisine se tient au fond aussi, on voit les inox briller, ça a l’air de ne pas chômer. La carte, des classiques de bistro, savoureux, simples, on ne saute pas au plafond non plus, mais comptez sur des plats gentils et à modestes prix (et puis, il y a de vraies frites).

Entre la terrine des Fous, le gaspacho, la salade de lentilles au vin rouge et lard croustillant, je choisis le saumon façon harengs pommes à l’huile. La photo est explicite, quelques morceaux de saumon moelleux, pas mal, posés sur des tranches de pommes de terre, un peu d’oignon émincé et un bon filet d’huile d’olive. Dans le pot en verre, ça donne un côté grand-mère, devenu un classique des bistros d’aujourd’hui.

A suivre, tartare au couteau, c’est bien vrai, les morceaux ont de la mâche et un goût de bœuf frais. Le tartare est suffisamment assaisonné (échalotes, cornichons et un mélange comme qui dirait de mayonnaise et de Ketchup ? A moins que ce soit le jaune d’œuf et le Ketchup, mais la couleur n’est pas celle-là. En même temps, c’est toujours là que le bât blesse chez moi : la présence du Ketchup, je peux la sentir à des kilomètres à la ronde et j’avoue, il ne m’a jamais inspiré confiance). Le tartare s’en sort plutôt bien, j’ai un faible pour les frites, de bonne facture, une fois n’est pas coutume et généreusement servies.

Pour finir, une mousse au chocolat servie là encore généreusement dans son bol (le bol est énorme). Entre la mousse et le parfait au chocolat, la présence importante de crème et de jaunes d’œufs peut-être. Toujours est-il qu’elle est très dense, assez chocolatée et sucrée et décorée comme vous le voyez de sa sempiternelle feuille de menthe et de billes de chocolat croquantes sans intérêt.

Côté prix, c’est gentil comme tout, midi et soir, formule à 17 € (entrée-plat ou plat-dessert) et 23 € (entrée-plat-dessert). Et aussi, brunch le week-end à 23 €
La carte des vins est celle des copains, des types en photo qui donnent à chaque fois leurs coups de coeur dans quelques régions et à des prix raisonnables, entre 18 et 25 €

Les Fous de l’Ile (avec un site en travaux, comme très souvent lorsque le restaurant vient d’ouvrir)
33 rue des Deux Ponts
75004 PARIS
T 01 43 25 76 67
Métro Pont-Marie

Tags Technorati : fous de l’ile, bistro, paris 4