Je voulais y aller depuis le tournage de l’épisode de Repas de fête « Chine, une cuisine millénaire » avec parmi les invités à table Chen Zhao. C’est lui qui a créé ce restaurant de spécialités du Nord de la Chine dans le XIIe et sa façon de nous raconter les spécificités de la cuisine chinoise m’avait donné très envie. Et c’est enfin arrivé. Allée Vivaldi, le restaurant est dissimulé au pied d’immeubles assez austères. L’ensemble est relativement contemporain (teintes grises relevées par les assises colorées des chaises, lignes épurées, confort) et aurait peut-être besoin d’un peu d’éclat. Mais l’accueil est charmant et quand la jeune femme me sent perdue à la lecture de la carte (beaucoup de choses font envie), elle prend les choses en main et n’hésite pas non plus à me faire part de ses goûts (j’aime bien demander ce que les gens préfèrent). Le menu que je choisis est proposé à 15 € au déjeuner (cela commence à 12 €, avouez que l’affaire est bonne).
Au début, je ne voyais pas bien et j’ai pensé que c’était des haricots. Et puis j’en ai mis un en bouche et je n’ai plus su où j’étais. Des cacahuètes mises à tremper dans un mélange cinq épices, avec notamment une belle note de clou de girofle et ce qui m’a semblé être de la cardamome (mais en regardant la composition traditionnelle du mélange, il semble que la cardamome n’y figure pas). Bref, c’est terrible, on ne peut pas s’arrêter.
Une des deux salades servies en entrée, celle de coriandre, tigre de Sibérie. Je n’ai pas demandé pourquoi elle s’appelait ainsi. En tout cas, j’aime beaucoup sa fraîcheur, sa fulgurance sucrée à laquelle on ne s’attend pas du tout (entre vinaigre, sucre et je ne sais quoi), ses cacahuètes croquantes et sa composition de végétaux que je n’ai pas réussi à déterminer, si ce n’est qu’ils sont très longs, très croquants et qu’avec les baguettes et la sauce très aqueuse, je m’en mets partout en dégustant.
L’autre salade servie est à base de coriandre aussi, de carottes et de pâte de soja coupées en lanières et marinée à la sauce soja (enfin je crois). J’aime bien la mâche un peu résistant du soja, c’est bien acidulé aussi et délicieux.
Un grand bol de pâtes arrive, filées à la main est-il indiqué sur la carte. Elles sont irrégulières dans leurs formes, extrêmement moelleuses et en même temps elles gardent de la mâche. Poivrons rouge et vert finement émincés, oignons presque crus finement émincés, petits morceaux d’omelette, champignons noirs, huile de sésame. Elles laissent un peu de gras sur les lèvres et je me régale (au point que je repartirai avec le reste chez moi).
Attention découverte ! J’adore les aubergines sous toutes leurs formes (italienne, grecque, japonaise, indienne, sichuanaise…) et je suis enchantée de voir que je peux encore en découvrir de nouvelles. Ici, c’est de l’aubergine coupée en formes de frites et passées dans une fine panure avant d’être frites et recouvertes d’oignons et de poivrons encore croquants et d’un mélange d’huile, de piment et d’ail qui chauffe et ravit. Comme pour les pâtes, la portion est généreuse et je repartirai à l’issue du repas avec les restes chez moi.
Boules de riz gluant fourrées d’une crème de sésame noir sucrée et frites… Je les ai prises à emporter et dégustées le soir. La pâte de riz file un peu et résiste bien sous la dent, le sésame blanc croque et la crème de sésame noir coule au premier coup de dents dedans, c’est un spectacle ahurissant ^_^
Pour ce déjeuner, cela m’a coûté 20 €, 15 € de menu de base + 3 € de supplément pâtes + 2 € de supplément dessert. Comme je vous le disais, les menus déjeuner en semaine commencent à 12 €. Et à la carte, il faut compter une trentaine d’euros. Bref, c’est bien raisonnable et moi je pense déjà à ma prochaine venue tellement tout m’a plu.
Les Jardins de Mandchourie, 32-34 allée Vivaldi, 75012 Paris, 01 43 45 58 88, métro Dugommier, Daumesnil
L’une de mes adresses préférées. Le patron est adorable et il y a toujours un plat à découvrir !