Lobster Bar

11 Avr 2013 • 7500110 commentaires

Inspiré de ses cousins outre-atlantique, un Lobster Bar parisien a ouvert rue Coquillière à deux pas des Halles. A 13h pile hier, c’est déjà rempli comme une pince de homard, on déguste donc notre petite entrée assis au bar au dessus du poste dressage. Tandis que la cuisine est juste derrière… Rapidement, je me dis qu’il y a soit une panne d’aération ou d’extraction, soit une ambiance définitivement humido-graillonne qui met un peu mes nerfs à vif, surtout quand j’ai des rendez-vous l’après-midi et qu’un nuage de gras va sans cesse tourbillonner autour de moi. Bref, l’équipe a la bonne idée d’ouvrir par moment la porte, mais trop anecdotiquement. Au bar donc, on attaque par le tarama testing (photo pas bien), un trio de taramas, classique, oursin et crabe. Si l’oursin se défend très bien, les autres avec leur nuance de rose qui ne s’explique pas (en 2013, on a compris que le rose du tarama n’était pas naturel, non ?) ont des goûts comme renforcés avec je ne sais pas (ou un coup de fermentation ?). La planche repart assez vite et on se concentre sur le plat unique.


574-Lobster-BarL’allure de l’assiette est convaincante et à la dégustation, ça l’est aussi. Les coeurs de sucrine sont assaisonnés simplement, les frites avec leur vrai goût de pommes de terre et non de surgélation sont croustillantes à l’extérieur et un peu fermes à l’intérieur, exact gage de fraîcheur. On dirait même qu’elles se sont contorsionnées dans un dernier mouvement à la friture. Le homard enfin, d’origine bretonne, il est cuit à la perfection. Servi froid, alors que je l’imaginais tiède (je ne sais pourquoi), dans une quantité de morceaux généreuse. La sucrosité de sa chair est d’une pure gourmandise. Pour assaisonnement, une pointe d’estragon et pas tellement plus m’a-t-il semblé. Le pain au lait légèrement toasté est assez fin, ce qui laisse toute la place au homard de s’exprimer.

Deux Américains à côté de nous, que j’aurais dit journalistes, avaient l’air d’en penser du bien, sauf des rillettes de bar de ligne à l’ardoise (proposées avec les taramas) hier midi, « manque de caractère » ont-ils dit. Le plat homard, frites, salade est à 26 €. S’il vous vient à l’esprit que c’est un peu coûteux, je rappelle que c’est du homard et que le Breton ne s’est jamais vendu au prix de celui du Maine. Avec mon amie, nous nous disions que s’il avait été à 15 €, tout le monde aurait eu des doutes quant à ses origines…

Bref, l’adresse est déjà ultra relayée sur le web. Comme d’autres consoeurs, elle pique la curiosité, mais pourquoi ? Un goût d’ailleurs, le buzz (grâce à une opération de com’ bien menée), la nouveauté et le côté monomaniaque du produit qui semble alerter les antennes des Parisiens en ce moment (choux, burger, hot-dog et j’en passe). En terme d’initiative et d’idée, c’est donc bien pensé.

Lobster Bar, 41 rue Coquillière, 75001 Paris, métro Les Halles, Bourse

Walaku »

10 réponses à Lobster Bar

  1. Hélène dit :

    Des limites de la « Com’ bien menée »…
    Bonjour,
    La critique du Figaroscope est cruelle.
    Comme celle de l’auteur du blog « Que de la bouche »;
    « Au lieu de lâcher 26 euros au Lobster Bar pour un mini pain lyophilisé garni d’un homard breton « entier »,nain et manchot… ».
    Pas certaine qu’une fois l’adresse relayée le « web » suive,ce qui est plutôt rassurant sur le pouvoir finalement limité d’un buzz orchestré…

  2. Hélène, critique cruelle ou aimante, cela n’empêche qu’il y avait du monde au portillon. Peut-être que le bouche à oreille a déjà fait son chemin et que les clients qui aiment se le disent (moi j’ai aimé, pas tout, mais il y a de l’idée et l’envie de bien faire).
    Les clients ont le droit de ne pas s’en laisser conter par les journalistes (limite haineux sur ce coup là) et buzz ou pas buzz, d’aimer.

  3. Nicolas dit :

    Les frites, aussi bonnes et maison soient-elles , ce n’est pas un peu incongru dans un tel plat ? J’ai assez du mal à me représenter que ça peut donner avec un homard froid et de la sucrine…

  4. Nicolas, les frites, selon moi, quand elles sont bonnes, ça va avec tout !

  5. Hélène dit :

    Vous avez évidemment raison,comme on dit familièrement « les goûts et les couleurs ne se discutent pas ».
    Reste qu’une petite coterie parisienne fréquentent trop souvent des restaurants simplement parce qu’ils sont « the place to be »(une « com’ bien menée » ayant attiré les moutons de Panurge),c’est un peu triste vous en conviendrez.
    Dès lors si les lecteurs de « critiques »,d’articles de journalistes,ou de communiqués de service de presse(avançant souvent à couvert…)ne s’en laissent pas conter c’est très bien,et c’est justement ce que j’écrivais dans mon commentaire.
    Le petit billet du Figaroscope est c’est vrai assassin.
    PS:Adrian Moore(blog)est lui aussi tranchant.
    « Turns out.It’s just another luxe Frenchification of American comfort food »
    Mais on peut se demander si il ne s’est pas contenté de lire…le Figaroscope!
    🙂

  6. Hélène, je vous rejoins sur le côté moutons de Panurge, je bêle moi aussi un peu, je n’y peux rien, il y a des ouvertures qui m’intriguent et si ça a l’air d’être différent d’un bistrot (j’avoue, je n’en peux plus ;-), j’y vais.
    Quant à la citation d’Adrian, ça m’amuse, comment ne pas faire une version luxe du sandwich au homard en France, quand le homard (breton) y est avant tout un produit de luxe.

  7. mathilde dit :

    pour une version plus bretonne du homard frites, je recommande le Bistrot de l’écailler à Kerdruc (bretagne sud) ; je n’ai pas testé son jumeau parisien (l’écailler du bistrot) mais j’imagine qu’ils proposent la même formule : demi homard avec frites, beurre bordier aux algues et écume safranée en guise de sauce. délicieux !

  8. François G dit :

    @Mathilde : effectivement, l’Ecailler du Bistrot propose la même formule, une tuerie…

  9. stephane dit :

    Provenance du Homard ? Un homard visiblement de chez Rougié… on imagine le reste.

  10. – Mathilde, ça me parle bien ce Bistrot en Bretagne et avec la confirmation de François, j’ai bien envie de retourner à l’Ecailler du Bistrot, moi qui étais hier au 6 Paul Bert !
    – Merci François G !
    – Stéphane, le reste est bien, les frites, la salade(sauf deux taramas sur trois).

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