Un plat à 10 €, une bière artisanale à la pression à 2,50 €, c’est possible ? Oui, chez Thomas Chevrier dans son bistrot bellevillois L’Orillon Bar. Un lieu plus qu’attachant où j’ai passé la matinée il y a quelques jours par l’entremise de notre amie commune Julie Gerbet. Thomas était dans le cinéma quand il a décidé de passer un diplôme de cuisine à Ferrandi en 2003. A l’initiative des Pères Populaires, ces endroits dans des quartiers de Paris populaires où l’on trouve une ambiance, de la cuisine simple à base de produits frais et à petits prix, il a investi ce bistrot il y a 4 ans. C’est tout ce qu’on aime des bars, bistrots avec sa clientèle qui ne répond à aucun stéréotype, ses habitués et donc cette cuisine ouverte où Thomas s’active dès 6h le matin pour préparer tout seul presque tout le temps entrées, plats et desserts à des prix comme je n’en ai jamais vus. Et rien qu’avec des produits de qualité… La viande vient d’un éleveur de l’Yonne, les poissons arrivent presque tous entiers de la criée… Thomas cuisine, recycle et ne recule devant rien, jusqu’à faire sa poutargue (trop bonne), ses jus à base de bouillon ou d’arêtes et j’en passe. Trop appâtée par le steak haché à l’ail des ours et le mulet en gravlax, je suis ensuite passée côté salle…
Quant au déjeuner, le voici. Je vous préviens, vous allez partir dans les 5 minutes direction Belleville…
Le mulet noir préparé en gravlax et qui apparaît de façon confite en bouche, avec une texture et une mâche un peu sèche et irrésistible, en petites tranches déposées sur la préparation de faisselle ail et fines herbes que Thomas tient de son père. Tranche de pain grillé, c’est tout et c’est bon.
Le fameux steak haché de viande bien maturée (ça donne du goût, je vous préviens) que le chef a haché lui-même. C’est bien simple, j’ai l’impression de redécouvrir le steak haché ! En fait, sa façon de le hacher (gros) fait qu’il contient encore des morceaux et avec l’ail des ours, l’assaisonnement et la cuisine saignante (chaud et rouge à cœur et bien croûté autour), je me régale de cette mâche de filet qui résiste encore un tout petit peu sous la dent. L’adolescente qui était assise derrière moi avec sa mère se régalait aussi. Pour l’accompagner, une purée d’artichaut toute simple et un jus à la drôle de couleur chocolat qui est un jus de pot-au-feu réduit… Un plat de l’enfance, de l’adolescence, mais de l’âge adulte aussi, dégusté dans un bar-bistrot parisien authentique de quartier, c’est le bonheur.
Au déjeuner, plat à 10 €, entrée-plat à 12 ou 13 € et entrée-plat et dessert à 15 €. Ouvert dès le matin 8h et le soir, c’est une carte de tapas, houmous, charcuteries et autres que Thomas Chevrier a mis en place. Lui est déjà parti pour être là aux aurores le lendemain. Fermé le dimanche
L’Orillon Bar, 35 rue de l’Orillon, 75011 Paris, métro Belleville