Toujours dans ma série de témoignages de chefs fraîchement étoilés, voici la cuisine du chef Hervé Rodriguez installé à Boulogne-Billancourt depuis quelques mois. La salle devrait connaître quelques travaux de rafraichissement pour la rentrée. Pour l’instant, elle est confortable, sobre et elle peut effectivement gagner à être plus à l’image de ses « aubergistes », un ton au dessus, en dessous, je ne sais pas, mais plus actualisée et incarnée. En tout cas, la terrasse « déchire » comme on dit. Au milieu des arbres, coupée de la circulation, ce brin d’air qui y souffle doit faire un bien fou à l’heure du déjeuner comme du dîner. Je ne sais pas pourquoi, mais l’atmosphère de ce jardin m’a fait penser à celle d’Octopus à Béziers (l’un de mes plus longs et meilleurs dîners en solitaire). A table ce midi là chez MaSa, j’ai commencé par une petite note venue d’Espagne, comme les origines du chef.
Des churros à base de manchego, le fromage de brebis espagnol, à tremper dans une émulsion poivron et des paillettes de tomate séchée. Je me suis sentie toute gamine à ce moment là.
Cappuccino de chou fleur. Sauf que pour une fois, c’est un vrai cappuccino (pas comme tous ceux qui n’en ont que le nom). Crémeux de chou fleur divin et crème au goût de café intense, sans une pointe de sucre, j’ai adoré !!!
Oh la belle et grosse asperge verte qui me faisait déjà de l’oeil derrière la vitre donnant sur la cuisine, elle n’avait pas arrêté de me narguer. La voici cuite parfaitement, avec une émulsion citron, des fraises des bois qui sonnent parfaitement avec la verdeur de l’asperge et des petites choses peut-être plus accessoires.
C’te petite claque. Pas tant pour la truffe que ce qu’elle cache… Des gnocchis bien saisis au beurre noisette sur un petit crumble fumé, des pétales de vieille mimolette et de fines tranches de truffe parfumée. Les points, ce sont deux assaisonnements, l’un à la vieille mimolette, l’autre à la truffe. Je dois vous avouer, j’ai tout raclé à la fourchette.
Féra du lac Léman, accompagnement réglisse, moins mon truc (la féra en cuisson basse température), mais c’était très bon quand même.
Quasi de veau fondant, hélianthis sous différentes formes, croustillante, entière rôtie au four et en crème noircie pour l’effet chromatique. Il y avait aussi un caramel de lactose pas sucré, mais au goût de caramel délicieux, j’ai adoré (moi et mon amour du caramel).
Poire en différentes façons, une première garnie de crème brûlée, une autre givrée et enfin un sorbet poire céleri. Rafraichissant, délicieux.
Une jolie bulle de gourmandise, d’espièglerie et d’ailleurs, une adresse pour ceux qui travaillent ou vivent à Boulogne et les Parisiens curieux.
Les prix des menus, 35 € et 42 € le midi et menus dégustation de 54 € à 115 €.
MaSa, 112 avenue Victor Hugo, 92100 Boulogne Billancourt, 01 48 25 49 20, métro Marcel Sembat
De vrais oeuvres d’art dans l’assiette. Je travaille dans le quartier et j’irai faire un tour un midi !
Pour moi MASA c est New York et Japonais….
http://en.wikipedia.org/wiki/Masa_(restaurant)
Teste et approuve du reste….
Tes critiques sont bien emballees mais tu devrais faire plus d investigation, Creuse le sujet …Au lieu de sans doute te laisser seduire par la promo….
– Julien, foncez !
– pops, je ne sais pas trop ce que tu entends par là. En dehors de ce blog, je fais mon travail de journaliste. Sur ce blog par contre, l’idée n’est pas de décortiquer le CV du chef ou de procéder à une enquête, mais de faire part d’une dégustation, d’un moment et d’un ressenti avec simplicité, mais toujours un sens critique.
ai adoré l’ article, et vais y faire un tour chez masa. en ce qui concerne pops, je pense qu’il est hors sujet, d’autant plus que Caroline fait justement ce dont il souhaite: ‘aire part d’une dégustation, d’un moment et d’un ressenti ». quant au sens critique, Caroline évite le piège de plein d’autres: chercher la misère là ou elle n’existe pas.
Charles, votre commentaire me voit droit au coeur, mon message a l’air d’être très clair, ouf ^_^