Le 14 septembre dernier, après de conséquents travaux qui tranchent résolument avec le lieu précédent, le Mini Palais a ouvert ses portes. La salle à la vertigineuse hauteur de plafond a été entièrement redécorée : des parquets chauds, des tons crème, marron glacé, qui lui siéent bien mieux. Sur de hautes étagères, on aperçoit bustes et statues de plâtre qui ne sont pas sans rappeler les études et copies d’artistes des œuvres de l’antiquité et la fonction de lieu d’exposition du Grand Palais voisin, ce que je trouve décalé et bienvenu ici. J’y pense, pour ceux qui ne le sauraient pas, le Mini Palais, c’est le restaurant qui occupe l’angle du Grand Palais, face au Pont Alexandre III. Le Mini Palais avait déjà existé, sous la houlette de Gilles Choukroun, jusqu’à ce qu’une période de travaux et un changement de cap gomment ce qui s’était passé. C’est au chef du Bristol, Eric Fréchon, qu’est confiée la carte et c’est un de ses collaborateurs qui officie en cuisine. La montée des marches a enfin lieu, le hall gigantesque, l’équipe en place nous réserve de vrais sourires, des attentions, simplicité, professionnalisme, hmm, ça fait plaisir. Entouré d’une clientèle chic (et de, oh Eva Joly, qui remportait le jour même le prix Humour et Politique 2010), on est installé à cette fameuse terrasse et ses nombreux couverts répartis sous la frise et l’extra colonnade du Grand Palais. On y est terriblement bien, on y restera même des heures, même si j’avoue qu’elle est un peu bruyante pendant que les travaux du Grand Palais battent son plein. La carte et la formule déjeuner arrivent, une gougère tout en hauteur aussi, extra croustillante en dehors, fondante en dedans.
Choix à la carte, en commençant par le clafoutis de cèpes de Corrèze légèrement fumés (qui saurait résister ?), les morceaux sont gros, tendres, cuits comme il faut avec ce léger parfum fumé, cernés par un peu de crème aux airs de flan et quelques herbes. Je vais racler à la cuillère jusqu’à la fin. Sur le côté, on aperçoit le beurre de chez Bordier, servi roulé dans son papier comme un bonbon (demi-sel, ouf), la corbeille de pains variés, type baguette, levain, gressin, crackers, très agréable.
Pour suivre, le pluma, ses oignons rouges légèrement acidulés et ses pommes paille dorées à souhait. Le pluma est une partie du cochon ibérique dont le goût, selon les experts, est difficile à déterminer entre le cochon et le bœuf. La couleur est ici assez explicite, du bœuf ? du cochon ? Toujours est-il que la viande est extrêmement tendre et aromatique, d’un goût légèrement relevé ici « aux épices tandoori » est-il annoncé à la carte. Discrètes les épices, mais c’est très bien ainsi, elles laissent ainsi place à la saveur de la viande. Pommes paille également relevées aux épices, ça croustille, c’est bon.
Un coup d’œil au fish & chips de mon accompagnatrice, qui se défend très bien avec ses chips aux herbes (et à l’ail, ne soyez pas surpris…). Bonne initiative, certains poissons (mais pas tous) sont accompagnés du symbole Mister Goodfish au slogan explicite, « Bon pour la mer, bon pour vous », l’initiative de trois aquariums en faveur du respect des réserves halieutiques.
Au Mini Palais, c’est le choix des prix. La formule déjeuner à 28 € (entrée-plat ou plat-dessert) ne vous emballe pas plus que ça ? La carte répond à tous les critères de prix, de l’entrée à 9-10 €, au plat à 14 € (risotto aux courgettes), le fish & chips à 17 €, le pluma à 24 €, ou bien sûr le Saint-Pierre à 30 et quelques. Bref, la carte de style brasserie est bien fichue, fait envie, et les prix, j’insiste, mais pour le quartier et la prestation, sont gentils. Comptez 40 € ou plus bien sûr, si l’envie vous en prend (y a possibilité aussi).
Ouvert 7 jours sur 7, bonne initiative pour ce quartier en proie aux touristes, au business, à la flânerie. Du matin au soir, petit-déjeuner bientôt en place, déjeuner, tea-time, dîner.
Mini Palais, avenue Winston Churchill, 75008 Paris, 01 42 56 42 42, métro Champs-Elysées Clémenceau
« pendant que les travaux du Grand Palais battent leur plein ».
Petite précision, « battre son plein » est invariable puisqu’il s’agit du nom commun « son » et non du pronom personnel.
Bravo pour votre blog et vos chroniques.
Et hop, c’est corrigé, merci !
Concernant cette expression, et son accord, les avis divergent (et selon Pierre D., c’est énorme…) ; On considère bien souvent qu’il s’agit d’un possessif et il semble bien difficile de privilégier une version plus qu’une autre…
Ah la pluma !!!!!!!!! pourquoi pas tout simplement espliquer au lecteurs qu il s’agit ni plus ni moins que l échine chez nos cochons francais et qu il doit sa forme a son aspect se raprochant d une plume.
bof bof assez classique et convenu; Gilles Choukroun était plus drôle et inventif
Une question qu’est devenue Choukroun?
– Erickd, disons que j’ai pris le parti de Nicolas pour cette fois, je trouve amusante l’idée du « son » plein, comme du bruit en tant que nom commun.
– Carlos, quelque chose me dit que la pluma se veut un peu snobe ces temps-ci. Ce qui est dommage, c’est que l’angle de la photo ne permet pas de bien voir la plume.
– Marie, je ne suis pas d’accord, classique et convenu, en tout cas pas mon entrée, ni mon plat de ce jour-là. Quant à Choukroun, aviez-vous eu l’occasion d’y aller ? Moi aussi et comme vous pouvez le constater, je n’en ai pas fait écho ici et ce n’est pas pour rien 😉
Stéphane, MBC http://www.gilleschoukroun.com/pages/mbc/mbc.php
Toujours pas testé
J’ai bien aimé le Fréchon italo-français de ce Mini-Palais (vitello tonnato ou burrata et parme). Qui nous donne une autre idée de son talent.
cf http://www.gillespudlowski.com
Merci Gilles, entièrement d’accord !
Même s’il y a un mieux par rapport à l’époque Choukroun bling-toc, j’ai été déçu par le ris de veau au comté recommandé par le serveur qui était un peu pâteux et sans beaucoup de goût en revanche agréable poisson… le service laisse à désirer même s’il s’agit de vrais sourires (ils ont notamment oublié mon café, fait tomber la gougère par terre…). En revanche bon poisson… Bilan mitigé compte tenu de l’addition pas très mini…
Alex, quelques fausses notes, j’en suis désolée.
DINER DU 11 DÉCEMBRE
ACCUEIL AGRÉABLE QUOI QUE LÉGÈREMENT DÉBORDÉ
SERVICE COMPLÈTEMENT DÉSORGANISÉ MANQUE D ATTENTION ex pas de pain sur table , oblige de le réclamer, salière et poivrier vide sur la table un manque de suivi évident
Cuisine: Escargot dans les tomates cerises manque de saveur et ce jour la présentation médiocre, ris de veau de bonne tenue quoi que légèrement pâteux du probablement a trop de cuisson
Aïe, Gerard, cela ressemble à une mauvaise expérience.