Mokonuts est une véritable pépite. Pain, pâtisserie et cuisine sont préparés dans ce lieu où l’on peut venir du petit-déjeuner à la fin de la journée (et dîner sur réservation). L’espace est d’à peine 18 places assises dont certaines à des tables hautes. Moi je les évite, car je suis toujours mieux sur une chaise avec dossier. Il y a du bois, un comptoir avec des gâteaux extrêmement appétissants (chou garni à la crème au café, cookies aux replis généreux, cake halva et pécan), de la chaleur, du reggae de la vieille époque, des bocaux de pickles (radis, citrons) sur les étagères dont je prendrais bien un ou deux exemplaires. La carte des boissons a le don de faire envie, notamment le lait au chocolat malté, le thé au sarrasin servi dans une jolie petite théière japonaise et ce sirop clémentine menthe maison. Derrière le comptoir, c’est un couple de chefs qui officie et en sort pour servir les assiettes, tous deux d’une exquise gentillesse. Tout de suite, ça sonne différent et encore plus quand on regarde l’ardoise…
Labné (lait fermenté aux accents de yaourt crémeux), tranches de navets de couleurs différentes (des légumes viennent de chez Thierry et Elise Riant est-il indiqué), certaines plus grillées et d’autres plus croquantes, zaatar (mélange d’herbes, d’épices et de sésame originaire du Moyen-Orient), feuilles goûteuses et généreux filet d’huile d’olive… Le pain est très bon (sorte de galette gonflée comme un muffin et servie chaude) et je sauce tout (ou presque, c’est très généreux comme portion et je veux garder de l’appétit pour le plat et le dessert). J’ajoute que l’assiette houmous, boeuf, grenade et amandes avait l’air très bonne aussi, ainsi que la salade de choux cuits et crus sauce caesar.
En plat du jour, filet de féra du Lac Léman confit à l’huile d’olive (mais pas cuit dedans, je précise) très tendre, purée de panais, endives dorées et feuilles de différentes salades goûteuses. C’est fin, savoureux, délicieux.
L’un des cookies de la maison que j’ai choisi, olive noire confite, chocolat blanc et amandes torréfiées. Comme je le pressens, le chocolat blanc est présent en gros morceaux et quand on tombe dessus avec des morceaux d’olive, ça envoie des ondes salées et lactées extra. La texture du cookie est parfaite pour moi, extérieur croûté et intérieur fondant.
Cette cuisine qui puise dans le Moyen-Orient (lui en cuisine, Omar Koreitem, a des origines libanaises), les ressources locales (légumes, poissons), la délicatesse et la haute gourmandise (elle en pâtisserie, Moko Hirayama, a des origines japonaises) a de quoi séduire. Il faut dire que le couple a travaillé sur le projet de la Jeune Rue et lui avait travaillé avant aux côtés du chef Antonin Bonnet au feu Sergent Recruteur… Bref, deux super professionnels qui ouvrent leur café, à la fois lieu de cuisine, de pâtisserie, de gentillesse et de détente, ça ouvre des horizons, c’est différent et très bien vu.
Les prix ? Entrée à 6 et 7 €, plat à 11 €, desserts entre 2 et 3,50 €, le soir, c’est autrement, puisque le lieu fait table d’hôte en prenant les réservations à partir de 4 personnes et en proposant un menu à 40 € (vous avez alors le lieu à vous seulement, c’est bien non ?).
Ouvert de 8h45 à 18h du lundi au vendredi et le soir sur réservation pour la table d’hôte
Mokonuts, 5 rue Saint-Bernard, 75011 Paris, 09 80 81 82 85 (dispo à partir de la semaine prochaine), métro Faidherbe-Chaligny