Pas vraiment fait exprès, un peu plus de 24 heures après l’izakaya Lengué, je me retrouve chez Sola, dont Youlin Ly l’initiateur est aussi à l’origine de la reprise du premier Izakaya ouvert à Paris, Youlin devenu Saké Bar. Bref, me voici chez Sola (Paris Ve). Une première salle où la lumière se fait habile sur les tables et les poutres joliment amenées (c’est amusant comme on retrouve ces ambiances historiques dans certains établissements du Ve à Paris), tandis que le sous-sol vous fait aussitôt prendre la direction du Japon. D’anciennes caves au plafond vouté accueillent des tables qui plongent dans le sol et vous invitent à enlever vos chaussures grâce à quelques casiers mis à disposition pour les entreposer (cette disposition typiquement japonaise est très dépaysante ici et me rappelle un drôle de souvenir… Dans un restaurant d’Osaka, le premier que je foulais au pays du soleil levant, j’ai eu le malheur d’enfiler les chaussons mis à disposition avant de mettre les pieds sous la table. La serveuse affreusement gênée s’est jeté sur mes pieds pour retirer les chaussons, tout en répétant « soly, soly », soly ». A ce moment-là, j’ai eu envie d’être enterrée à 10000 pieds sous la table… Les chaussons sont destinés à vos éventuels déplacements dans le restaurant, type toilettes, tandis que vos chaussures attendent dans le casier). Bref, installation chez Sola au rez-de-chaussée qui je pense se prête bien à l’heure du déjeuner et permet de profiter de la lumière naturelle. Le soir, réserver au sous-sol doit être connoté d’une certaine magie je suppose.
Au début, cela ressemble à un gros médicament type aspirine sur lequel on verse de l’eau, l’aspirine se met alors à gonfler, gonfler, gonfler, gadget, un peu, j’adore. Petite serviette pour se rafraîchir les mains donc.
Velouté fenouil pamplemousse pour commencer, servi frais, légèrement amer et acidulé, délicieux.
Foie gras poêlé, fine couche de sucre brûlé, navet et pain grillé, délicat, gras et gourmand.
Mélange de chairs fermes et parfums de sous-bois, avec ces gambas juste saisies, ces asperges blanches cuites al dente et un bouillon parfumé délicieux.
Cabillaud (qui fait partie des espèces menacées et que j’évite toujours au choix à la carte, mais qui est là dans un menu imposé), courgette cachée, chou sur le dessus, moules en dessous, sauce anchois en premier plan et olive noire en deuxième. Au premier abord, j’ai un peu peur de la diversité de goûts et de la multiplicité des éléments, mais le plat s’en tire bien au final, léger, délicat et corsé par moment.
Sorbet au fromage blanc, meringue chocolat blanc, fruits rouges frais et peau de fruits rouges. Rafraîchissant, délicat. Tiens, la feuille de menthe restera sur le côté…
Si je ne vous disais pas que le cuisinier était japonais, auriez-vous un doute sur la question ? Pas évident… ce chef passé à L’Astrance et chez d’autres grands pratique la cuisine qu’il entend, pas de fusion, pas d’accent japonais forcé, mais une cuisine délicate, gourmande et à bon prix le midi. La formule goûtée ici est à 35 €, sinon 50 €. Le soir, formules à 45 € et 60 €. Une table de plus qui me réjouit de la diversité que l’on recontre à Paris depuis quelques temps, Sola, Kei, Yamtcha, Septime, Claude Colliot (un autre petit tour ce midi d’ailleurs). Vous remarquez que ce sont tous des chefs qui ont voyagé. Ah les voyages, rien de tel pour vous ouvrir l’esprit, sans doute l’une des plus belles leçons en cuisine (et ailleurs…). Avec eux, Paris se ferme moins sur elle, les chefs osent, créent et se distinguent dans des maisons singulières qu’ils veulent incarner.
Sola, 12 rue de l’Hôtel Colbert, 75005 Paris, 01 43 29 59 04, métro Cluny-La Sorbonne, Maubert-Mutualité
Bonjour,
on voit quelques verres de vins blancs en fond… Qu’est-ce que vous avez choisi ?
Sola fait partie de mes coups de cœur de l’année.
Quelle délicatesse dans cette cuisine et quelle inventivité.
L’accueil est charmant et discret. Merci Youlin !
– Jules, mince, j’ai un peu oublié, je sais juste qu’il s’agit d’un anjou, ce qui ne vous aide pas beaucoup, je suis navrée.
– Lilibox, oui, merci Youlin !!!
J’adore Sola.
C’est mon type de resto. J’y retourne en Sept lors d’1 bref passage à Paris
S Lloyd, vous revenez nous voir ici pour le verdict alors ?