J’ai eu l’occasion d’interviewer le chef de Soléna Aurélien Crosato à plusieurs reprises, d’abord au sujet de la vanille de Laurence Cailler qu’il aime travailler, puis sur l’ouverture de son restaurant le dimanche, ce qui n’est pas si fréquent chez les restaurateurs indépendants. Il y a 5 ans, ce chef d’origine bordelaise et son épouse Serena Lee rencontré à San Francisco ont ouvert leur restaurant Soléna, avec une ligne directrice précise concernant les produits, ils ne travaillent qu’avec des producteurs locaux et respectueux des sols. Bref, à l’occasion d’un passage à Bordeaux il y a quelques jours, j’ai mis un point d’honneur à aller découvrir sa cuisine. De l’abstraction dans les tableaux exposés, des tables de bois blond, des chaises confortables, juste un peu de climatisation (ce qui n’est pas désagréable par les chaudes journées qui peuvent régner à Bordeaux l’été, je dois dire que pour avoir envie de se mettre à table, c’est idéal), la maison est élégante et affable et la mise en bouche ne manque pas d’humour.
Une version miniature des moules frites…
L’entrée est surprenante, à base d’une viande de veau préparée à la façon d’un pastrami, de câpres, de ficoïde glaciale et de thon pris dans une sauce qui me fait penser à de la gribiche. Autant dire que les influences sont nombreuses, entre cuisine de l’Europe de l’est, Italie avec le vitello tonnato… C’est bon et très rafraîchissant.
Du quasi d’agneau rosé, des légumes de saison grillés, du jus de viande et une purée à base d’abricots et d’épices et ces petites pousses au délicieux parfum. Ce plat évoque à la fois des références connues, de la simplicité et des goûts qui nous emmènent ailleurs, c’est très réussi.
Pour finir, des fruits rouges extrêmement parfumés, j’insiste car ces groseilles et myrtilles ont vraiment des parfums de fruits rouges, de fruits noirs et de sous-bois comme on n’a plus l’habitude de les savourer, un vrai retour au goût originel ! Le sorbet fraise et basilic est divin et j’aime bien le côté gras de la ganache au chocolat blanc et à l’huile d’amandon de pruneau qui lui donne une note d’amande amère. Les morceaux de biscuits sont comme des financiers très fondants qui donnent l’impression de manger de la pâte d’amande, c’est délicieux.
Un menu comme ça à 39 € au dîner, moi je suis heureuse. Les autres prix ? Menus dégustation 62 et 79 € et à la carte 65 €. Le restaurant est ouvert au dîner et le dimanche midi, fermeture lundi et mardi.
Soléna, 5 rue Chauffour, 33000 Bordeaux, 05 57 53 28 06