La fumée me reconnecte à des sensations parmi les plus agréables. Par exemple, la fumée que je perçois à une certaine heure de la journée près de chez moi alors que des brochettes de viande marinée sont en train de griller dans la vitrine d’un restaurant turc… Dès que je la sens, cette odeur me plonge aussitôt dans une atmosphère de vacances, en l’occurrence un village de Grèce durant l’été, quand la nuit arrivait, que la température se faisait douce et que je savais que la faim allait être bientôt assouvie. Et c’est toujours apaisant pour moi (ce qui est naturellement lié à des instincts bien ancrés, quand la viande était en train de griller et que nous avions mis des heures à pourchasser...
Me voici une nouvelle fois chez Olivier Roellinger à Saint-Méloir des Ondes en Bretagne (après un déjeuner somptueux au milieu des pins il y a trois ans), à deux pas de Cancale où quelques minutes avant l’heure du déjeuner je regardais les tracteurs se relayer pour aller cueillir les huîtres dans la baie et les amateurs déguster et jeter les huîtres par dessus le muret où ils sont assis en formant une montagne de coquilles, une tradition. A quelques minutes de là donc, le Château Richeux affiche ses couleurs de pierres bretonnes, sa bourgeoisie, ses jardins où se promener des heures durant et cette baie où les yeux pourraient se plonger pour l’éternité. On prend place à l’une des tables de la plus grande...