The Cod House est la nouvelle adresse du groupe Black Code qui possède déjà des adresses d’inspiration japonaise à Paris (Kinugawa, Yoko). Pour cette nouvelle vision de la cuisine japonaise, le groupe imagine un espace qui prend un bain de luminosité, de simplicité et s’empare de l’entrain pour les cocktails, ce qui donne un lieu très agréable à vivre, entre bar élégant, esprit salon d’un côté et de l’autre, des tables un peu rapprochées et cependant confortables (que ce soit les chaises ou les banquettes bourrées de coussins, quoiqu’il y en a un que je n’arrive pas à caser de tout le déjeuner, c’est l’effet coussin neuf et bien gonflé) et un discret comptoir à sushi. A l’heure du déjeuner, je perçois un esprit chic cantine du VIe arrondissement où les clients semblent curieux de cette cuisine façon tapas où de très nombreuses suggestions à la carte font envie (le black cod mariné au miso, l’aubergine marinée au miso). Le soir, les lumières et les cocktails doivent donner une autre impression.
Carpaccio de yellowtail, piment et sauce au yuzu et sauce soja. Un plat très frais, avec un poisson à la chair moelleuse et ferme, trop de piquant (je mets le piment de côté à l’issue de la première bouchée, je trouve que ça l’emporte sur tout sinon) et une sauce enivrante de parfums hespéridés (ah l’effet yuzu) et salés.
La fameuse aubergine marinée au miso (je crois vous l’avoir déjà dit ici, mais dès que je vois ce plat à la carte d’un restaurant, je le commande, c’est plus fort que moi). Beau spécimen du genre ici… L’aubergine est très confite et le miso très présent, ça a de fait beaucoup de goût, un peu de gras aussi, c’est salé et sucré à la fois, tendre et très fondant. Dans le fond, vous pouvez apercevoir les œufs durs (un peu trop peut-être, je les aimerais mieux avec un jaune un peu moins sec) agrémentés d’une sauce extra, avec de l’ail frit qui croustille, des algues séchées et d’autres petites choses qui donnent du goût. J’aurais bien pris un rab de sauce en fait.
Quitte à faire dans le miso, je goûte aussi au black cod mariné au miso (l’une des premières fois que j’ai goûté un poisson mariné au miso, c’était de la légine. Cela avait eu chez Issé et chez Kiyomizu où le miso était peut-être moins présent). D’ailleurs, je lis que le black cod au miso est l’un des plats signature du chef Nobu Matsuhisa. Sur cette vidéo, il réalise la recette chez Martha Stewart). C’est un peu le même effet que l’aubergine. La chair du poisson est fine, marinée et confite dans le miso, ça se déguste comme un dessert.
Le talent de cette carte, c’est cette abondance de yuzu, ail, vinaigre de riz, sauce soja, miso qui donnent des saveurs singulières, très fraîches ou très gourmandes à des produits simples et tous ces crus, marinés, frits, vapeur qui évoquent des textures. Ce qui fait qu’on a envie de piocher dans tout (« le froid », « les rolls », « le chaud », les baos et je ne sais plus, la carte est très bien construite), c’est malin et délicieux. J’ai également commandé un thé glacé au matcha, très agréable à boire avec tout ça.
Les prix ? La succession de petites assiettes entre 6 et 20 € donne une addition entre 35 et 40 €. Ouvert du lundi au samedi de 12h à 2h
The Cod House, 1 rue de Condé, 75006 Paris, 01 42 49 35 59, métro Odéon