Toits miellés – Paris en sfumato

20 Oct 2010 • GourmandisesAucun commentaire

Le miel me fascine, sa couleur, son parfum, son coulant ou sa fermeté, son goût, ça fait longtemps que je le suis. Je vous avais déjà parlé de la tablette au miel de Patrick Roger ici, un miel que le chocolatier produit avec l’apiculteur Nicolas Géant, passionné des ruches dans le bassin parisien. Sur les toits du Grand Palais, de Vuitton, de la Tour d’Argent à la Défense, cet apiculteur installe des ruches qui produiront un miel atypique comme il dit, car issu d’une multitude de fleurs butinées. Oubliez les « monocépages », type lavande (dont je raffole aussi), romarin, le miel parisien se repaît de tilleul, d’acacia, de sofora (arbre à miel), de fleurs de jardins publics, privés et pourquoi pas du citronnier sur le balcon de votre voisine. En fait, les abeilles butinent dans un rayon de 3 km autour de la ruche. Les hôtels et les restaurants ne sont pas insensibles au charme du miel maison, c’est pourquoi j’ai eu la chance d’en savoir un peu plus sur le celui des toits de l’Hôtel Scribe à Paris, produit par Jean Paucton, qui a initié les ruches sur les toits parisiens, l’Opéra Garnier était le premier.

392-sfumatoEt voilà, j’y suis, après l’ascenceur, la traversée des coulisses de l’hôtel Scribe sous les toits (pleins de mystères je dois dire) et l’échelle d’étroits barreaux seulement, la vue est époustouflante. Bon, l’Opéra Garnier est quelque peu en travaux, mais quand même, avouez que c’est grandiose. J’aperçois même mes collègues voyeurs sur le toit des Galeries Lafayette (cliquez sur la photo).

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Deux ruches en activité, les abeilles tournent autour. Mais personnellement, je ne traine pas, ce n’est pas comme si j’avais une combinaison. C’est un comble, j’ai un peu la phobie des insectes rayés jaune et noir.

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Pour finir, un homme qui marche dans le ciel (la statue de la colonne Vendôme). Un jour assez frais, en cours d’après-midi, la lumière sur Paris me rappelle un sfumato de Léonard de Vinci… Le sfumato ? Il m’a autant fasciné durant mes études que le miel aujourd’hui. C’est une technique mise au point par Léonard de Vinci (vous vous remémorez la Joconde ?), le mot vient de fumo (fumée en italien), elle évoque un effet évanescent, vaporeux. Comme si le fond d’un tableau ou d’un paysage disparaissait par couches successives, sans réelle rupture. Un premier plan net, un second légèrement « fumé », un autre encore plus gris ou bleuté et comme ça à l’infini… Le sfumato m’a toujours suivi, en fait, il suffit que je traverse un paysage à une certaine heure du jour et à une saison bien particulière (occasions souvent données par mon travail, quelle chance), pour qu’il se rappelle à moi et que je me rende compte à quel point le peintre avait parfaitement mis sa technique au point. Je vous conseille d’essayer… Des montagnes, des collines, Paris l’hiver en hauteur, vous verrez.

Yoom »

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