Toyo

18 Jan 2010 • 750069 commentaires

Soyons honnête, à l’instant même où je découvrais les photo ici (merci Bruno !), je prenais mon téléphone pour réserver. Toyomitsu Nakayama a travaillé quelques années auprès du créateur Kenzo, avant de revenir à la restauration et d’ouvrir Toyo il y a 3 semaines. Son portrait peint par Kenzo, délicat et respectueux du cuisinier, est exposé dans l’entrée, tandis que vous croiserez un hypnotique corps nu et tatoué signé également de la main de Kenzo du côté des lavabos… Samedi soir dernier 21h, un lieu tout en profondeur, sobre, discret, quelques tables dans une première salle près de l’entrée (à 2 ou 4 couverts chacune), puis le long comptoir derrière lequel s’exécute une partie de l’équipe, longé d’estampes fleuries délicates et piqué d’un bouquet de branches de chèvrefeuille légèrement en fleurs. Une quinzaine de convives tout le long, nous, nous étions 4, heureusement en bout de comptoir, qui formait un angle et permettait de discuter pas tout à fait en face mais tout de même confortablement. Deux menus à la carte, 55 € et 75 €, on choisit le premier. Pour commencer, de délicieux morceaux de baguette fraîche et un beurrier composé d’un demi sel et d’un beurre aux algues. Pain et beurre me réjouissent dans chaque bon bistrot ou brasserie, mais j’avoue qu’ici, ils me désarçonnent un peu. Après, cela ne tient qu’à chacun de se servir ou non.

333-ToyoAprès une mise en bouche délicate avec ses bulots chauds, voici le maquereau légèrement saisi dessus dessous, posé sur une sauce tartare délicieuse, échalote, légumes en saumure (cornichon ?), algues, acide-acidulée, et quelques pousses surprenantes, comme celles de daikon, au goût de radis piquant.

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Noix de Saint-Jacques saisie à la plancha et croquette de daikon, le daikon réduit en fine purée est saisie à en devenir croustillant sur les bords et un tout petit peu gras en bouche, c’est un délice.

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L’entrée qu’on a bien failli nous faire disparaître, en fait. Elle devait arriver en 2e position et c’est avant le plat qu’on s’en est rendu compte et qu’on l’a signalé, ouf, juste à temps. Crevettes cuites juste assez pour ne pas se raffermir et restées fondantes sous la dent, et beignet de légume japonais. Le tout plongé dans un bouillon terriblement bon et parfumé.

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Mon plat, un curry japonais divin, la sauce brune est le curry comme on n’en goûte assez peu dans les restaurants japonais (de temps en temps, chez Zen), celui-ci est particulièrement fin, passé au chinois, et parfume le beignet de légume (aubergine je crois) et celui de calamar avec délice. Riz japonais, ferme, savoureux, de grande qualité.

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Pour votre curiosité, l’autre plat du menu, le pot-au-feu. Pour l’avoir goûté, je crois n’avoir jamais savouré une viande de pot-au-feu aussi tendre. Elle se détachait comme jamais et avait tout de même l’excellent maintien requis en bouche.

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Sorte de crème mousseuse au thé vert sur un biscuit au thé vert (tiramisu revisité) et petite crème au caramel agréable.

En fait, en discutant un peu, quelqu’un de l’équipe m’explique que le lieu se prenait sa première grande soirée (le lieu affichait complet) depuis son ouverture et disons que l’on sentait une certaine émotivité. Le rythme n’y était pas, le temps attendu entre chaque plat était trop long et le vin finissait par prendre le pas sur les bouchées… Suite à l’incident de l’entrée oubliée, mais rattrapée puisque servie à temps, on nous a gentiment servi une coupe de champagne à la fin du repas. Dans un premier temps, mieux vaut-il peut-être tenter sa chance en semaine à l’heure du déjeuner (menus à 35 € et 45 €).

Toyo, 17 rue Jules-Chaplain, 75006 Paris, 01 43 54 28 03, métro Vavin

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9 réponses à Toyo

  1. Lisa K dit :

    Testé samedi midi, Toyo était visiblement encore en phase de rodage car même à moitié complet, le temps d’attente semblait long. Mais je suis d’accord avec toi, le curry est assez dingue!
    PS : pour info, le samedi aussi menu à 35€.

  2. Merci Lisa pour les infos, je vois que je ne suis pas la seule. Je crois qu’avec les premiers articles et la multiplication des clients, il vaudrait mieux attendre quelques semaines ou quelques mois, pour que le stress retombe et le rodage soit terminé.

  3. NS dit :

    Testé le même samedi soir, à l’autre bout du comptoir, côté chef et cuisine. Très bonnes places puisque nous avions une vue plongeante sur le chef et ses gestes délicats ainsi que quelques mots échangés. 2 menus à 75€. Nous sommes ressortis avec avis partagés. En effet, décor simple et suffisant, produits d’une fraîcheur extrême qui m’a permis de goûter tous les produits de la mer (que je ne mange pas d’habitude), personnel 100% japonais charmants. Les plats se sont enchaînés avec une cadence parfaite mais j’ai bien vu (et entendu) le stress devant vos plats oubliés ! En tant que Japonaise, les plats ne m’ont pas surpris. J’ai oublié de demander la fréquence de changement des menus… le savez-vous ?

  4. Oui, je me souviens ! C’est amusant, la même soirée vécue avec un « point de vue » différent.
    Je n’ai pas demandé non plus la fréquence au niveau des changements du menu. Sachant qu’il était daté du jour, on peut penser qu’il change assez régulièrement.
    Quant à notre entrée oubliée, rien de grave, mais je sentais bien une nervosité et malgré le nombre de personnes présentes derrière le comptoir, un manque d’organisation. C’est aussi et à la fois l’erreur du journaliste de vouloir aller dans un nouveau lieu le plus vite possible…

  5. Nathalie dit :

    J’ai testé le déjeuner le 21 janvier. Aucun problème avec le service, ils ont dû se roder un peu d’autant plus le restaurant était complet, des tables à l’entrée jusqu’au recoin dans le fond. Même Kenzo était présent pour déjeuner. La seule différence de menus étaient les éperlans frits en amuse bouche et le magret de canard. Un délice! Pour info le restaurant n’est ouvert que de puis le 24 déceombre.

  6. Nathalie, merci pour votre message. Il m’amuse d’autant plus que tous les gens qui me parlent de ce resto, me disent aussi qu’ils y ont vu Kenzo ! Quant au resto ouvert depuis le 24/12, je l’avais bien saisi, mais compte tenu des tarifs pratiqués en soirée et du style de prestation, le besoin de rodage n’excuse pas tout non plus…

  7. Gonzague dit :

    Testé hier au diner. Un vrai bonheur : service attentionné, cuisine fine et vraiment de très bonne qualité.
    Deux bemols : 1/ un tout petit peu long au début, mais une fois que les commandes étaient lancées tout allait parfaitement, et 2/ nous, nous n’avons pas vu Kenzo ! 😉

  8. en fait ils ont placé un sosie de Kenzo pour faire le buzz

  9. 😉 Non, non, je crois qu’il est souvent là en chair et en os.

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