Si vous cherchez une table chic dans le 15e, il n’y a pas à tortiller, c’est Thierry Burlot qu’il vous faut. Un décor dans les bleus pétrole (comme le nouvel album d’Alain Bashung) et chocolat, des tissus épais rehaussés de fils dorés façon veines de marbre en trompe l’œil, des assises des plus confortables, un calme olympien et cette cuisine dirigée par Thierry Burlot qui fait mouche (Thierry Burlot se partage aujourd’hui entre sa table du 15e et le Cristal Room Baccarat dans le 16e). Les repas d’affaires s’y donnent à la pelle, le service discret et à la fois attentionné sait vous mettre à l’aise. Il y a bien cette jeune serveuse qui vous pose les plats devant le nez avec ce phrasé le plus robotique qui soit. L’école n’est pas loin, elle y fait peut-être même encore ses classes, quelques années de métier et sans doute perdra-t-elle cette diction sans émotion, ce service quelque peu automatisé (souvent dû à l’appréhension de mal faire) et qu’elle énoncera les intitulés des plats avec toute la gourmandise requise (c’est aussi ça mettre les clients en appétit).
Coques à la plancha pour commencer, le gros nuage d’aluminium arrive, il est alors découpé devant vous pour révéler un trésor de coques cuites à la vapeur, entre quelques dés de beurre et une herbe parfumée dont je ne souviens plus du nom. Les mains dedans, une, deux, trois, quarante-six, non je ne sais pas, mais je peux vous assurer qu’on n’en laisse pas une seule et quel bonheur de piquer à la fourchette celles qui se sont décrochées de leur coquille et restent dans le jus à la toute fin. Parfums iodés, saveur de beurre et d’herbe fraîche, un délice.
Coquilles Saint-Jacques ornées d’une émulsion de lait, les noix quant à elles sont accompagnées de shiitaké finement hachés très savoureux et de fins tronçons de granny smith qui apportent un côté acidulé. Le beurre apporte une onctuosité à l’ensemble, c’est à se pâmer. J’arrive même à rouler chaque cuillerée de purée (servie à côté dans un petit bol) dans la coquille pour ramasser les derniers sucs de Saint-Jacques (en gros, ce qui s’appelle « saucer »). Et après ça, je ne sais plus comment je m’appelle…
Soufflé au chocolat sans farine, une texture mousseuse qui sort tout juste du four, chaud, très cacaoté, le soufflé est rafraîchi par une quenelle de glace au chocolat blanc, un goût presque vanillé qui selon les bouchées donne à lire une pointe de chocolat blanc (le goût du chocolat blanc est tellement discret qu’il est difficile à travailler selon moi, ici, il s’en sort très bien !).
La prestation, le cadre, la cuisine impeccable, on se dit qu’on va payer le prix fort et bien non, les menus (déjeuner et dîner) sont à 30 € et 35 €, à la carte, il faut compter 45-50 €.
Le XV – Thierry Burlot
8 rue Nicolas Charlet
75015 PARIS
T 01 42 19 08 59
Métro Pasteur
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Ah oui, absolument, cela fait des siècles que je veux essayer cette adresse! J’étais bien partie la semaine dernière, mais ils étaient fermés samedi soir! Je me demande si c’est juste le samedi avant Pâques, ou bien tous les samedis soirs??? Du coup, on s’est rabattu sur L’Avant-Goût qui s’est avéré être pas mal du tout.
Hum tout est bon c’est sûr mais le style enjoué j’adore
Certes, l’assiette est pas mal…mais que dire de l’attente (3/4 d’heure avant le 1er plat sans une corbeille de pain), du cadre un peu défraîchi (sans parler du service franchement limite) et de la carte des vins qui ne propose pas une bouteille à moins de 31 euros ?
A te lire j’ai le souvenir des coques qui me remonte en bouche, cette légèreté, cette odeur, ce croquant, c’etait exquis.
J’avais également gouté les coquilles saint-jacques qui sont extras.
Je comprends que Thomas ait pu etre déçu, je suis allé 6 fois chez Thierry Burlot en 5 ans et c’etait très très inégal d’une fois sur l’autre.
La dernière fois (celle des coques), il n’y avait plus de viande parmi celles du menu, et aucune proposition de remplacement, le dessert (une tarte qui ne m’a laissé aucun souvenir était tout à fait quelconque), et le service n’a pas vraiment l’oeil à ce qui se passe aux tables. Le décor aurait également besoin d’un petit coup de jeune.
Cependant, à ce niveau de prix (menu à 30 euros) je ne vois pas bcp de chefs qui sortent des assiette de cette qualité.
La Cristal Room est un endroit magnifique, mais j’ai été très décu par l’assiette (sans parler du prix à la limite du ridicule), je n’y retournerai pas mais au XV si.
– Daria, l’Avant-Goût, vous avez eu bien raison !
– Merci Fish pour le style enjoué.
– Thomas, les prix des menus sont très abordables compte tenu de la qualité. Le décor est un peu sombre, soit, il ne peut plaire à tout le monde. Thierry Burlot reste pour moi une délicieuse table d’affaire, pas forcément très drôle et enjouée, mais la qualité de l’assiette et le rapport qualité prix y sont pour moi.
– Larsen, le Cristal Room atteint des prix diablement élevés et du côté de Thierry Burlot dans le 15e, tu tapes juste, je te suis.
Cadre agréabIe.
J’ai trouvé Ies coques un peu maigres, cahoutchouteuses et Ie thym frais trop discret face au citron insistant.
Une papiIIotte, pas grande affaire.
Ie cIou était des Iangoustines à Ia vaniIIe et parmentier de boudin noir. Parfait pour Ie coup et vaut Ie dépacement.
On regrette de retrouver Ia vaniIIe dans Ia gIace au chocoIat bIanc, souffIé sans farine un peu farineux, queIconque…
HéIas, même Ie savon au sortir des toiIettes se parfume de vaniIIe bourbon !
Service impatient, de I’humeur, chez Ia serveuse, ou pour finir, ostensibIement négIigent…
Une autre entrée ferait un rapport quaIité prix correct. Mais trop de vaniIIe et pas assez de métier au service.
La vanille, tu y vas un peu fort ! Dans la glace au chocolat blanc, je ne l’ai pas trouvé aussi omniprésente et dans le savon des toilettes, je ne suis pas sûre que ce soit de la vanille bourbon, vu le prix de celle-ci 😉
Pour le service, soit, il faut que le métier rentre ou qu’il se fasse reprendre à l’ordre !