Ce qui est bien quand on a une amie hôtesse de l’air très gourmande, c’est qu’elle peut aller à travers le monde et trouver des curiosités rien que pour vous. Lors de son dernier vol qui l’a menée à Tokyo, mon amie m’a rapporté ça, je dirais un OGNI ou objet gourmand non identifié. « A mettre au frais » me précise-t-elle. A l’intérieur d’une élégante boîte verte, je trouve ces parallélépipèdes verts que je soupçonne au matcha… Et puis il y a aussi écrit « maccha » sur la boîte. Il y a une toute petite cuillère pour les détacher un à un au fil de la dégustation (j’adore ce genre de détail-attention japonais). La matière est lisse, assez molle et fondante...
Je vous ai parlé de différentes expériences lors de mon voyage au Japon, voici la plus déconcertante. Nous voici chez Hisao Nakahigashi, « le Michel Bras de Kyoto » nous avait-on dit, un homme qui arpente les montagnes de Kyoto pour cueillir les éléments les plus sauvages et parfumés qui soient, et en cette saison, l’amertume, la verdeur et la sève des éléments seraient certainement au rendez-vous, nous avait-on prévenu. La porte coulisse, pierre, bois et Monsieur Nakahigashi, posté derrière le comptoir, blouse blanche de rigueur, secondes mains présentes, mais tout en discrétion et en silence, pas un mot plus haut que l’autre, des regards, des gestes et les mouvements s’exécutent. En salle, deux...
Ce n’est pas une question, mais bien le nom du restaurant où mon amie journaliste Sakiko avait eu la gentillesse de réserver une table. Un chef de chez nous, Stephan Pantel, marié au Japon dans tous les sens du terme depuis une dizaine d’années, à l’accent du sud qu’il se désole d’avoir perdu. Moi je dis qu’il lui en reste une pointe chantante et désopilante au cœur du quartier Gion à Kyoto, où les portes coulissent à l’envie, où les parois en bois prennent le pas, où la ville semble détenir des milliers de cachettes secrètes, vous en aurez un tout petit aperçu à la fin de ce post. Bref, chez Kesako, on s’installe au comptoir parmi une huitaine de places, pas plus, pas moins....
Pas facile d’attaquer lorsqu’on a été ébloui par tant de paradoxes et de contradictions appartenant à une culture si différente et par bien des aspects complémentaire de la nôtre (c’est sans doute ce qui explique cette fascination qu’exercent les japonais chez nous et inversement). Pas de long discours, non, Osaka, Tokyo, Kyoto, des paysages et surtout des gens… Styles azimutés, uniformes, codes, us, coutumes, épure, souci du détail, discrétion infime ou déchainement collectif, tout reste à comprendre, appréhender ou observer, j’aurais pu rester épier des heures durant. Mais sur ce blog, pas d’exhaustivité à tout prix, quelques visions et quelques ingrédients de gourmandise...
A l’heure où je publie, je n’ai plus que quelques moments ici… Au Japon où je déguste depuis 8 jours. Je vous préviens, il y a de petits moments, d’autres carrément ahurissants, même si j’ose vous l’affirmer, je ne suis ici que pour le plaisir = no work, si, si A Nishiki Market à Kyoto, resto de poche, udon, gâteau de riz (qui colle aux dents et qui file, qu’est ce que c’est bon !), herbes et mmmh bonite séchée au petit goût iodé-fumé. Rendez-vous la semaine prochaine !...