Dorothea Lange, exposition au Jeu de Paume

13 Nov 2018 • 75008, ActualitéAucun commentaire

Dorothea Lange, ce nom, je le connais depuis un livre d’histoire au collège où l’une de ses photos apparaissait. Un plan serré sur une femme entourée de trois de ses enfants dont le visage exprimait quelque chose d’insondable. La photo illustrait le dossier sur la Grande Dépression survenue aux États-Unis suite au krak boursier de 1929. Cette photo m’est restée. Quand j’ai su qu’il y avait une exposition organisée au Jeu de Paume sur le travail de Dorothea Lange, je n’ai pas hésité. Et puis son nom… Dorothea = Dorothy Gale, la jeune fille du Magicien d’Oz et Lange = Jessica Lange, actrice fragile et adorée dans Tootsie. Dorothea Lange est née en 1895 à Hoboken, New Jersey, dans une famille d’immigrants allemands de deuxième génération. Enfant, elle est victime de la polio (qui lui laisse une atrophie de la jambe) et elle est abandonnée par son père. Elle se lance dans la photo dès 18 ans. On est en 1913, waouw.

L’exposition du Jean de Paume est découpée en plusieurs sujets : la Grande Dépression des années 1930 qui se traduit par des portraits d’Américains déracinés d’un état à l’autre, dans la misère, la pauvreté, le racisme. Les regards en disent long et ils sont à la fois d’une grande dignité. C’est là que la photographe révèle son art. Il y a également l’internement des citoyens américains d’origine japonaise (suite à l’attaque de Pearl Harbor par l’armée japonaise en 1942) représenté par des portraits de famille, de vieillards, d’enfants. Des photos qui n’avaient pas été montrées jusqu’en 2006. Regardez également le portrait en film réalisé par la petite-fille de Dorothea Lange. On y voit cette dernière et plusieurs de ses collaborateurs s’exprimer sur leur travail et leur relation.

Les visages de Dorothea Lange font écho à ceux que nous côtoyons tous les jours. Depuis Fred le pirate, SDF chassé et toujours là en bas de chez moi depuis 8 ans, les familles de Rom couchées dans la rue, les réfugiés dormant aux portes de Paris et toutes ces situations de déracinement, de misère et de dénuement, quelles que soient les raisons. Et la dignité, de tous.

Dorothea Lange était une sacrée femme, une femme forte et de grande humanité. C’est une exposition à voir absolument.

Dorothea Lange, Politiques du visible, Jeu de Paume, 1 place de la Concorde, 75008 Paris, métro Concorde, jusqu’au 27 janvier 2019

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