Voici comment l’artiste Gustave Doré (1832-1883) représente ce cher petit Gargantua dans ses illustrations de l’œuvre de Rabelais : gras, joufflu, au teint rose riche et aisé, des plis, avec de l’humour, de l’expression, de l’exagération. A l’occasion de l’exposition « Gustave Doré, L’imaginaire au pouvoir » qui se tient au Musée d’Orsay jusqu’au 11 mai 2014 (que je vous encourage à visiter), Arte diffuse dimanche 23 février à 17h35 le magnifique documentaire de Pascale Bouhénic « Gustave Doré, de l’illustrateur à l’artiste ». Le regard ce cet illustrateur, peintre et sculpteur est incroyablement cinématographique (vous serez surpris du nombre de films qui font référence à son œuvre, du Baron de Münschhausen de Terry Gilliam à Harry Potter en passant par Les 10 Commandements et même le chat de Shrek), il saisit les instants, les scènes de la vie comme personne, on comprend aussitôt comment la photo est arrivée si vite. Ses illustrations des contes de Perrault, ses forêts enchantées, ses monstres ou ses châteaux déformés représentent tout l’imaginaire que j’avais enfant du fantastique, des contes et des légendes. Il a également beaucoup voyagé et ses visages de brigands espagnols, de Londoniens désœuvrés, de personnages bibliques ou rabelaisiens sont incroyables de justesse et de vivant. Et moi, en bonne rabelaisienne que je suis, je suis touchée par ce petit Gargantua.
Ah content que cette exposition t’ait plu. L’influence de ses oeuvres allégoriques et épiques sur l’esthétique du fantastique est effectivement impressionnante (amusant également de constater la froideur de la critique de l’époque avide de naturalisme).
Et sa précocité est également impressionnante (tout ça pour dire que j’ai adoré l’expo).
Oui, c’était passionnant !